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Les 4 challenges des “.com” pour l’année 2001

Le vent de folie qui a soufflé en l’an 2000 sur la Net-économie a surtout emporté avec lui l’enthousiasme débordant des premières heures. Mais aujourd’hui, on parle plus volontiers de maturité que de catastrophe.

” L’année passée a sans doute refroidi pas mal de monde. Mais cela a surtout prouvé qu’il faut plus qu’une bonne idée gribouillée sur un coin de table pour obtenir des fonds “, lance Jimmy Guterman, président du Vineyard Group (www.vineyard.com), une société de conseils du Massachusetts.” Les gens sont devenus plus réalistes. Ils n’attendent plus le succès comme tout le monde l’espérait avant cela, et reconnaissent que la nouvelle économie est un univers risqué. Il y a quelques semaines, un ami à l’origine de plusieurs initiatives sur Internet se plaignait que les fonds d’investissement avec lesquels il avait passé contrat lui réclamaient désormais des business plans “, ironise-t-il.

La révolution du B-to-B reste à venir

Brian Lantier, analyste chez Commonwealth Associates (http://www.comw.com), un fonds d’investissement new-yorkais, explique que le secteur interprofessionnel (Business to business, ou B-to-B) a commis l’erreur d’imaginer que la révolution numérique allait sonner le glas des distributeurs en mettant en liaison directe fabricants et détaillants.” Mais ces fournisseurs représentent une industrie de plusieurs milliards de dollars, explique-t-il. Ils apportent en fin de compte une valeur ajoutée sous la forme d’outils de gestion des inventaires et de la logistique. “ Selon lui, les concepteurs de logiciels ont aujourd’hui toutes les cartes en main pour tirer leur épingle du jeu. Il leur faut néanmoins anticiper la demande en ce qui concerne la gestion des stocks et l’adaptation de ces outils aux processus en réseau.

Le mirage publicitaire

Omniprésentes à la télévision, à la radio, sur les panneaux d’affichage et surtout en ligne, les campagnes de publicité déployées par les ” dot-com companies ” se sont faites plus discrètes au fil de l’année. ” Le déclin des pubs sur Internet n’est pas dû aux faillites des dot-com. Il est dû au fait que cela ne marche pas “, tranche Allen Weiner, vice-président de Netratings, société d’analyse spécialisée sur l’Internet. ” Les pub Internet en deux dimensions n’attirent plus notre attention et ce secteur ne peut survivre avec 0,5 % de taux de clics “, explique-t-il.” Il y a eu une montée en puissance des campagnes par e-mail, qui se sont imposées en tant que formes de communication et de marketing préférées “, note Marissa Gluck, analyste chez Jupiter Research (http://www.jup.com). ” Les annonceurs ont besoin de budgets publicitaires plus efficaces et les agences sont à la recherche de moyens automatisés pour acheter de l’espace en ligne, une tâche qui demande plus d’intervention humaine qu’aucun autre vecteur “, ajoute-t-elle.

Des contenus tributaires du débit

L’année 2000 a confirmé la forte demande des internautes pour tout ce qui touche aux contenus multimédias. Elle a également montré que ces contenus restent tributaires des vitesses de téléchargement. Au cours des douze derniers mois, le nombre de connexions à haut débit a plus que doublé et la consultation de contenus diffusés en flux (diffusion au fil du téléchargement) a séduit 33 millions de personnes contre 20 millions l’année précédente, selon NetRatings.” Ceci nous indique qu’il y a une demande abondante pour l’information multimédia et que les gens veulent faire l’expérience de l’interactif “, souligne Weiner. Reste que les grands événements, comme les Jeux de Sydney, montrent qu’une majorité d’internautes refuse de suivre une retransmission vidéo à l’aide d’un modem limité à 28,8 ou même 56 kbits/seconde. La musique et les informations textuelles, moins soumises à ces contraintes techniques, ont en revanche explosé sur le Net.” Napster a été l’élément crucial à mon sens, parce qu’il a prouvé l’incroyable soif du public pour le téléchargement de musique et a accéléré la prise de conscience des maisons de disque notamment sur la question des droits d’auteur “, commente Weiner. ” L’élection présidentielle américaine a permis aux sites d’information de faire la preuve de leur efficacité, ajoute-t-il. Le lendemain du scrutin a été enregistré un record d’audience de toute l’histoire du Web. Le Web a relevé le défi d’une information de qualité et à jour. “

Le défi technologique de 2001

Du côté de l’informatique pure, les fabricants de matériel vont devoir faire face l’année prochaine à un nouveau défi d’envergure : donner à leurs clients de bonnes raisons de s’équiper de machines plus performantes.” L’année prochaine nous apportera des ordinateurs et des imprimantes plus rapides, des appareils portables plus petits et des logiciels pour en dévorer toutes les possibilités “, estime Guterman.” Mais de quelle quantité de mémoire et de quelle puissance l’utilisateur ordinaire a-t-il besoin ? Le défi sera de commencer à donner aux gens des bonnes raisons de se mettre à jour, alors que la plupart d’entre eux nont pas besoin de le faire “, a-t-il conclu.

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la rédaction (avec Reuters)