Passer au contenu

Légèreté et finition de rêve: Sony invente le netbook de grand luxe

Mélangeant finition de luxe, composants onéreux et base technique à bas coût, le Vaio X n’est pas vraiment un netbook.

Finesse record, poids plume,corps en carbone, autonomie record, etc. l’annonce du Vaio X est tellement pleine de superlatifs que l’appareil, sur le papier, fait rêver. Cet «ultra» ultraportable, dont nous avions pu voir un modèle de présérie est en effet un appareil impressionnant: pesant moins de 800 grammes et doté d’un écran de 11,1 pouces, l’animal annonce entre 6h30 et 8h d’autonomie avec la batterie de base, 16h avec une seconde batterie optionnelle. La finition est magnifique, mêlant la fibre de carbone à l’aluminium. Un ultraportable de rêve, certes, mais…

Seulement quelque chose clochait: que pouvait donc bien mettre Sony comme processeur dans un appareil qui fait à peine 1,5 cm d’épaisseur? Les ingénieurs nippons ont-ils su repousser les lois de la physique? La réponse est tombée ce matin et la physique a encore de beaux jours devant elle: si tout le monde s’attendait à une plate-forme CULV, à la fois raisonnablement performante et peu énergivore, Sony a pris tout le monde à contre-pied et a en fait installé un processeur Atom, celui-là même qui équipe les portables low cost… Pour une machine dont les prix des différentes versions s’échelonnent entre -accrochez-vous- 1500 et 2000 euros. Un processeur à bas coût dans une machine de luxe, est-ce une mauvaise farce ou un vrai parti pris technologique? Le premier élément de réponse doit être cherché dans la concurrence, le second dans l’usage, le troisième dans la cible.

Un netbook aux prix d’un ultraportable: pour qui et pour quoi faire?

Primo, qui vient se mettre en face de ce Vaio X, comprendre «quel netbook pèse moins de 800 grammes, dispose d’un écran avec une aussi belle définition, arrive avec Windows 7, 2 Go de RAM et 128 Go de disque SSD ?». Quel constructeur peut aligner une machine qui tienne la comparaison? La réponse est simple: personne. Aucune machine ne dispose d’une telle fiche technique.

Deuxio, à quel usage ce Vaio X peut-il répondre? Si vous avez suivi le marché des netbooks, ou si vous avez lu notre article sur la définition de ce qu’est un netbook, le bilan est clair: pour bien des applications, les performances modestes d’un Atom suffisent amplement à nombre d’utilisateurs. Si c’est pour surfer en mobilité, taper du texte, regarder des photos ou des DivX, un netbook tient la route. Seulement ce Vaio X est, sans doute avec l’éphémère Dell Mini 12, le seul PC ultraportable à base d’Atom (à 1500-2000 euros, on n’ose plus parler de netbook) qui soit assez léger et confortable pour se passer de machine principale.

On en vient finalement à la cible: des gens riches (ou des passionnés fauchés qui hypothèquent un rein) qui souhaitent avoir un PC portable ultraléger, très beau, qui ne chauffe pas, très autonome en énergie et qui dispose de technologies sans fil -le Vaio X a non seulement le Wi-Fi b/g/n et le Bluetooth, mais aussi un emplacement 3G+. Quel autre portable peut rendre les mêmes services avec un tel niveau de finition et pour moins de 800 grammes ?…

Le Vaio X pose un problème de classification: netbook vraiment? Pas à notre sens puis qu’il perd l’argument économique. Ultraportable? Oui et non, puisqu’il accepte des sacrifices de performances jamais concédés dans le segment ultraportable (processeur Atom très mou), mais reste un objet de luxe. Et puis une grande majorité de la clientèle haut de gamme se fiche des détails techniques et se basera sur les promesses: puis-je glisser ce machin dans ma sacoche à main pour faire un aller-retour en Eurostar et travailler sur ma proposition client pendant 5h?

Si la prouesse technologique est, à l’instar du Vaio P (premier netbook de Sony, malheureusement très imparfait, voir notre article) une prouesse technologique, on note quelques absences, au rang desquelles une puce graphique assez puissante pour tirer pleinement parti de la résolution d’écran (on ne pourra pas lire les vidéo HD de YouTube, comme sur le Vaio W12) et l’absence de prise HDMI. On postulera que ce ne sont pas les usages premiers de la cible visée, mais c’est tout de même à signaler.

Maintenant il reste au Vaio X à arriver dans notre rédaction et à prouver que son processeur Atom Z540/Z550 est assez puissant pour offrir une expérience utilisateur satisfaisante sous Windows 7 et surtout que la batterie tient réellement la route…

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Adrian BRANCO