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Le testeur : un élément clé, en amont et en aval

Un rôle technique en amont et fonctionnel en aval, la fonction du testeur change suivant l’étape de développement dans laquelle il intervient.

Les tests constituent une phase finale, mais essentielle des projets. Ils requièrent ici deux étapes : l’une technique, l’autre fonctionnelle. Les deux constituent le plus souvent un projet à part entière avec une équipe dédiée. C’est le prestataire, à savoir l’éditeur de composants ou la société de services qui les a intégrés, qui procède à la première salve de tests. Plus rarement, une équipe de l’entreprise elle-même – en général, lorsque celle-ci développe la totalité de son application. A ce niveau, les testeurs s’assurent que le produit est bien opérationnel. Ainsi, la SSII Micropole, qui édite, entre autres, des composants logiciels orientés commerce électronique, teste la capacité de ses sites à monter en charge. “Grâce à un logiciel de simulation de connexions, nous mesurons, brique par brique, les performances de notre produit, explique Patrice Papin, chef de projet sur les architectures Internet et intranet à Micropole. Et, en cas de goulet d’étranglement, nous pouvons identifier le composant responsable.”

La seconde série de vérifications revient à l’entreprise utilisatrice. Il s’agit, cette fois, de s’assurer que la solution livrée correspond bien aux besoins exprimés dans le cahier des charges. Si le service informatique de la société dispose d’importants moyens et si le produit concerné s’adresse à un large public, cette opération peut être menée par une équipe spéciale. Elle procédera alors à des campagnes de tests auprès des futurs utilisateurs du produit. Des campagnes orchestrées sur le long terme, scrutant avec précision chacune des briques fonctionnelles qui composent le logiciel. Si, en revanche, le département informatique est réduit, les tests fonctionnels seront généralement sous-traités aux utilisateurs finals concernés par le logiciel en question. Et c’est souvent là que les problèmes apparaissent. “Les utilisateurs ne remettent jamais en cause l’architecture déployée par la SSII à l’issue des tests fonctionnels. Mais certains se rendent compte à ce moment-là que le produit livré n’est pas totalement en adéquation avec leurs besoins, déplore Pascal Soveaux, ingénieur chef de projet chez le prestataire Cidil, spécialisé, entre autres, dans l’intégration des composants Micrografx. En fait, les besoins ont tout simplement été mal exprimés dans le cahier des charges.” Pas de doute, en effet : pour que les tests ultimes ne débouchent pas sur un rejet, il faut associer directement les utilisateurs à la rédaction du cahier des charges. Une démarche que certaines entreprises, comme la Banque Populaire, appliquent systématiquement. “Les objets implémentés encapsulent des métiers bien spécifiques, qu’il est difficile pour les utilisateurs sur les sites d’expliquer avec précision “, continue Pascal Soveaux. Pour que les testeurs ne se trouvent pas dans une impasse en phase finale, il est indispensable que les informaticiens en charge des étapes amont guident les utilisateurs dans l’expression de leurs besoins.

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Vincent Berdot