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Le téléchargement légal redonne le moral aux producteurs de disques

La diversification des offres et les mesures de lutte antipiratage de la mission Olivennes satisfont l’industrie musicale.

A quelques jours de l’ouverture du Marché international de la musique, à Cannes (Midem), l’industrie du disque ronchonne moins que d’habitude en tirant le bilan de l’année 2007. Mieux, elle affiche quelques sources de
satisfaction.Certes, les ventes de disques continuent à chuter. Selon les chiffres de l’Observatoire de la musique (1), le volume des ventes de CD a encore encaissé une baisse de 18,5 % entre 2006 et 2007, causant une
baisse des ventes de disques physiques de 17,2 %.Des résultats qui font de 2007 ‘ une année pourrie ‘ selon les propos des dirigeants du Syndicat national de l’édition phonographique (Snep), cités par l’AFP. Même les ventes de sonneries
mobiles, à une époque considérées comme l’Eldorado de l’industrie musicale, ont connu une progression moindre en 2007 qu’en 2006. Le détail des chiffres sera présenté par le Snep lors de sa conférence de presse annuelle au Midem, lundi
28 janvier. Il reste que les téléchargements de titres sur Internet ont connu, toujours selon le syndicat, une progression ‘ assez forte ‘.En fait, l’industrie entrevoit quelque espoir dans la multiplication actuelle des plates-formes et des formules d’achat : abonnement, streaming,
musique gratuite financée par la publicité, etc. Les labels indépendants de l’Upfi ont fait montre, dans une
conférence de presse jeudi 24 janvier, d’une certaine confiance dans le marché numérique. ‘ Avec 40,2 millions d’euros de chiffre d’affaires pour le seul téléchargement sur Internet [chiffre de l’Observatoire de la musique, NDLR], sans parler des abonnements en streaming, nous
avons d’ores et déjà des chiffres significatifs ‘,
a noté Stéphan Bourdoiseau, président de l’Upfi et du label Wagram Music. ‘ Nous sommes très satisfaits de constater que les opérateurs de
télécommunications et les FAI ont décidé d’investir dans des plates-formes ‘,
a complété Jérôme Roger, délégué général du syndicat professionnel.

‘ La situation est encore tendue ‘

Dans ce contexte, les dirigeants de l’Upfi tablent sur un marché du numérique d’un milliard d’euros dans quelques années. Signe aussi d’un changement d’état d’esprit, les indépendants comptent poursuivre le chantier de l’abandon
des DRM. Ils avaient été les premiers à proposer
leurs catalogues au format MP3 chez VirginMega et Fnacmusic, en janvier 2007. ‘ Aux Etats-Unis, Amazon arrive avec
une offre sans DRM, en concurrence frontale avec l’iTunes Music Store d’Apple. Cela peut créer une émulation ‘,

estime Stéphan Bourdoiseau. C’est presque avec impatience que l’UPFI attend cette nouvelle plate-forme en Europe.‘ Le marché du numérique offre des perspectives claires et lisibles, avec des chiffres plutôt encourageants, résume Stephan Bourdoiseau, mais à court terme, la situation est encore
tendue ‘
.En effet, majors comme indépendants comptent beaucoup sur les mesures antipiratage préconisées par
la mission Olivennes. Les uns et les autres demandent une mise en ?”uvre rapide de ces mesures, qui incluent notamment le
mécanisme de riposte graduée et la création d’une autorité publique censée chapeauter la lutte contre le piratage.Une ombre pointe son nez au tableau, celle de la licence globale. Ce mécanisme, honni de l’industrie du disque et rejeté lors du débat parlementaire sur la loi droit d’auteur et les droits voisins, fait partie des propositions de la
commission Attali présentées au président de la République hier, mercredi 23 janvier. ‘ Ce qui est surprenant, c’est que deux ans et demi après la fin du débat, Jacques Attali revienne sur le sujet ,’ commente Vincent Frèrebeau, directeur du label Tôt ou Tard. L’Upfi a
rappellé son hostilité au système mais préfère attendre des explications et des prises de positions plus précises – de Jacques Attali, de Nicolas Sarkozy… – avant de remonter au créneau.(1) Une entité de la Cité de la musique.

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Arnaud Devillard