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Le succès d’Arrested Development valide la stratégie de Netflix

La plate-forme de streaming, qui pourrait arriver en France cette année, s’est lancée dans la production de contenus. Une stratégie gagnante, mais qui présente aussi des revers.

L’engouement a été à la hauteur de l’attente des fans. Sept après son arrêt, la série Arrested Development a fait son grand retour ce week-end aux Etats-Unis. Pas sur une chaîne de télévision, mais sur Netflix, la plate-forme de streaming vidéo, désormais engagée dans la production de contenus originaux. Mis en ligne d’un coup, les 15 épisodes de cette quatrième saison ont propulsé le programme à la première place du classement des vidéos les plus regardées.

« Ce lancement a été un succès et a eu un effet notable sur l’audience du site », indique le cabinet Procera. Selon ses estimations, un fournisseur d’accès à Internet a constaté une hausse de 10% du trafic sur Netflix. Chez un autre, ce sont 36% des visiteurs du site qui ont regardé au moins un bout d’un épisode. Et un spectateur sur dix a visionné les 15 épisodes entre dimanche et lundi (férié aux États-Unis).

Netflix compte 29 millions d’abonnés

Le retour d’Arrested Development a créé un important buzz sur Internet, au sein d’une communauté de fans particulièrement bruyante sur les réseaux sociaux. Récompensée par l’Emmy Award de la meilleure comédie en 2004, la série, diffusée sur Fox, avait pris fin au bout de trois saisons. Le casting original a répondu présent, notamment Jason Bateman, qui a depuis fait son chemin jusqu’à Hollywood.

La production de ces épisodes s’inscrit dans la nouvelle stratégie de Netflix. Soucieuse de limiter ses coûts d’achat de droits, la société, qui compte plus de 29 millions d’abonnés, n’a pas souhaité renouveler plusieurs accords avec des détenteurs de contenus, toujours plus gourmands. À la place, elle a lancé sa propre politique de production.

Cette stratégie doit aussi lui permettre, à terme, de faciliter son déploiement à l’international. Un troisième pays européen, après le Royaume-Uni et l’Irlande, pourrait d’ailleurs l’accueillir au deuxième semestre de l’année. Il pourrait bien s’agir de la France, même si le groupe reste très secret sur ses plans.

Les mauvaises critiques font tomber l’action en bourse

En février, Netflix avait lancé House of Cards, une série politique acclamée par la critique. Le site avait vu les choses en grand : un budget de 100 millions de dollars pour les deux premières saisons (seule la première a pour l’instant été produite) et le premier rôle pour Kevin Spacey et ses deux Oscars. Mais selon les calculs de The Atlantic Wire, la hausse des abonnements a déjà permis à la plate-forme de rentrer dans ses frais.

Netflix estime être en mesure de gagner près d’un million de membres grâce au retour d’Arrested Development. Mais les mauvaises critiques sur ces épisodes pourraient contrarier cet objectif. Mardi à Wall Street, la sanction est ainsi tombée : l’action a chuté de plus de 6%.

Tout comme Netflix, Amazon s’est également lancé dans la production de contenus originaux. Le site marchand, qui dispose d’une plate-forme de streaming dans le cadre de son offre Prime, va produire cinq séries dans les prochains mois. Ces dernières ont été choisies par 14 projets soumis au vote des membres. Mais pas encore de quoi inquiéter les grandes chaînes de télévision américaine.


Lire aussi :

– Le PDG de Netflix prédit la fin de la « télévision classique », paru le 29/04/2013.
Les réalisateurs de Matrix réaliseront une série SF pour Netflix, paru le 28/03/2013.

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Jérôme Marin (correspondant 01net à San Francisco)