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Le Steam Deck pourrait-il ébranler le monopole de Windows sur le jeu PC ?

L’intérêt pour la future « console/PC portable » de Valve est tel que les éditeurs de solutions d’anti-piratage portent leurs logiciels sur Linux et macOS. De quoi renforcer son intérêt. Et favoriser l’éclosion du jeu PC en dehors de Windows ?

Pas encore arrivé sur le marché, le Steam Deck apporte peut-être une graine de changement. Conçue comme une console avec des composants PC, la future machine au look de grosse Nintendo Switch développée par Valve a déjà un impact important sur le monde du jeu PC. Alors que son système d’exploitation, basé sur Arch Linux et sur Proton, était déjà annoncé comme incompatible avec les logiciels anti-triche intégrés dans les jeux, tout a changé en une semaine.

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En effet, les poids lourds du segment que sont Easy Anti-Cheat (Epic Games) et BattlEye ont en effet annoncé la compatibilité de leurs programmes respectifs pour Proton, comme en font l’écho nos confrères de Tom’s Hardware US. Développé par Valve, à l’époque pour ses Steam Machines, Proton est un outil logiciel s’appuyant sur Wine et DXVK qui permet, très simplement, de faire tourner de nombreux jeux Windows sous Linux.

Le problème, c’est que les logiciels anti-triche, qui prennent la forme d’un add-on au sein du jeu, ne fonctionnaient pas avec Proton, car ils détectaient ne pas être sur une plate-forme « valide ». Ainsi, il était impossible de jouer à un jeu populaire comme Apex Legend sur Mac ou Linux, car il utilise Easy Anti-Cheat.

Quand on regarde les tableaux de compatibilité de ProtonDB, site qui recense les jeux compatibles, si le programme fait fonctionner 79% du Top 100 des titres les plus joués, cette proportion passe à seulement 50% du Top 10. Et si on se penche sur les titres qui bloquent vraiment – PUBG, Apex Legends, Destiny 2, Tom Clancy’s Rainbow Six Siege – tous utilisent un logiciel de prévention de la triche. Pour mesurer d’une autre manière l’impact des systèmes multijoueur (anti-triche et code réseau) sur la compatibilité, il suffit de sélectionner les jeux « solo » sur le site de ProtonDB : les proportions passent à 91% du Top 100 et 100% du Top 10 !

Lire aussi : Test du GPD Win Max, moitié PC, moitié console, 0% Steam Deck

Si Easy Anti-Cheat et BattlEye ont bien précisé qu’il appartient désormais aux développeurs de patcher leurs titres pour intégrer une version permettant la prise en charge de Linux+Proton – la bascule de compatibilité ne sera donc pas automatique – on ne voit pas pourquoi ils se priveraient de le faire. Car entre la montée en puissance de l’API graphique Vulkan, multiplate-forme, les améliorations des drivers graphiques d’AMD et Nvidia ainsi que l’investissement de Valve dans Proton, l’arrivée du Steam Deck, l’émergence des jeux en streaming, etc. montrent que les choses bougent.

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Immarcescible plate-forme du jeu PC, Windows va-t-il enfin voir sa réputation flétrir ? Sans doute pas. Mais son monopole risque d’être de plus en plus ébranlé par les alternatives. Ce qui est une bonne nouvelle pour l’éclosion de nouveaux formats de machines, comme le Steam Deck.

Source : Tom’s Hardware US

Correction du 29/09/2021 : la précédente version de l’article assimilait Proton (l’outil) à ProtonDB (la base de donnée de jeux compatibles) et qualifiait à tort Proton d’interpréteur alors qu’il s’agit d’un fork de Wine qui est capable d’exécuter des applications Windows.

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