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Le serveur web le plus adapté à votre site

Pour la troisième fois depuis sa création en 1996, Internet professionnel fait le point sur le marché des serveurs web et étudie la meilleure combinaison entre système d’exploitation et serveur HTTP pour vous guider dans votre choix.

Des 26 plates-formes testées en 1996 aux 4 passées au crible en 1999, seules 3 serveurs web ont aujourd’hui été l’objet de nos essais en laboratoire. Pourquoi cette hémorragie ? Les chiffres avancés par Netcraft, qui réalise une enquête mensuelle sur plus de 21 millions de sites, sont suffisamment éloquents : en septembre 2000, Apache était le serveur HTTP de 61,66 % des sites inspectés, alors que IIS de Microsoft rassemblait 19,63 % des sites et qu’iPlanet (ex-Netscape) ne représentait plus que 7,22 %.Ces valeurs, aujourd’hui stabilisées, montrent la relative marginalisation des autres plates-formes, en dessous des 3 %. Ainsi, les plates-formes Macintosh, qui conservent leurs adeptes, sont rarissimes sur le web. Aujourdhui, seul MacOS X pourrait signer le retour de la marque à la pomme sur ce marché.Autre univers, les Unix où le cyclone Apache souffle depuis plusieurs années. Adapté à presque tous les systèmes Unix du marché et évidemment porté par la vague Linux, ce serveur contrôle le marché depuis 1996, principalement aux dépens de Netscape. Ce dernier, repris par Sun et rebaptisé iPlanet, reste d’ailleurs l’un des derniers à facturer son serveur.Sur son autre flanc, Apache résiste aussi au rouleau compresseur Microsoft, bien que ce dernier ait appliqué pour Internet Information Server (IIS) son modèle de développement qui lui a valu son succès. Mais, comment peut-on expliquer la réussite du logiciel libre sur ce marché ?Le couple Linux/Apache est-il réellement supérieur aux offres concurrentes ? Pour le savoir, notre laboratoire a comparé cette offre à 2 solutions. La première, encore fréquemment rencontrée chez les hébergeurs pour sa fiabilité, s’appuie sur Unix. Il s’agit d’une plate-forme Sun associée au système d’exploitation Solaris et au serveur iPlanet Web Server Enterprise 4.1. La deuxième est une plate-forme typiquement Microsoft (un PC sous Windows 2000 et IIS 5.0). Si une même machine a pu être utilisée pour la plate-forme Linux et Windows, un serveur Compaq Proliant ML370 biprocesseur Compaq doté de 2 Pentium III à 800 MHz, la plate-forme Sun est de technologie différente. L’Enterprise 220R est bâtie sur une architecture à 2 processeurs Sun UltraSparc II cadencés à 450 MHz. Si ces 2 modèles ont été équipés de disques de même capacité, d’une même quantité de mémoire vive et de cartes Gigabit provenant du même constructeur (Alteon), les différences influent inévitablement sur les performances.

Des tests adaptés à chaque environnement

Pour évaluer l’efficacité des 3 solutions, notre laboratoire a mis en place une plate-forme d’essais liant la machine testée à un commutateur DGS-3208f de D-Link via un lien en Gigabit Ethernet, une seconde carte Gigabit unissant le serveur à une baie de stockage de type NAS NS2000-D de marque Auspex où les données des sites de tests sont disposées. Les systèmes de fichiers Cifs sont initialisés pour les tests Windows 2000, NFS pour Linux et Solaris.2 types d’applications sont simulées lors des différents essais. Dans un premier temps, des tests sont menés sur 16 000 pages statiques, représentant 100 Mo de données, consultées par 80 utilisateurs virtuels. Une deuxième campagne de tests est menée pour simuler le fonctionnement d’une application de type transactionnel.L’ensemble des vérifications est mis en place sur les serveurs sur un processeur puis avec deux, pour observer l’aptitude de l’OS et du serveur à bien utiliser cet apport. Toutefois, il faut préciser que la machine Sun n’est commercialisée qu’avec ses deux processeurs, ce qui n’est pas le cas du Compaq, vendu indifféremment en version mono ou bi-processeur.À cette fin, le langage Perl a été choisi comme base technique commune à nos développements, étant disponible sur les 3 plates-formes du test. Ce choix, réfuté par Microsoft qui préfère promouvoir sa propre solution en ASP nous a valu une absence de soutien de la part de l’éditeur lors des tests.Un interpréteur Perl a donc été installé sur les 3 solutions afin d’exécuter un script qui réalise des lectures/écritures de fichiers. Le but de ce dernier test : valider la bonne tenue du serveur au moment du traitement de requêtes HTTP lançant des scripts CGI.Des essais statiques ont mis en avant l’extrême adaptation du couple Linux/Apache qui affiche plus du double de pages par seconde que ses 2 concurrents. Le serveur testé, optimisé par la société Adequat, n’avait au moment des tests ni d’interface graphique ni de logiciel d’administration lancé, son interpréteur Perl était lui-même placé en mémoire. Pour le transactionnel, IIS de Microsoft parvient à damer le pion au logiciel libre alors que la plate-forme technique Sun peine à suivre le PC Compaq, tant avec Windows/IIS qu’avec Linux+Apache.

Considérer le rapport qualité-prix

Cependant, la plate-forme Sun/Solaris/iPlanet offre de solides avantages d’administration du serveur et de sécurité. Mais, le rapport qualité/prix de la solution en fera réfléchir plus d’un. En effet, commercialisé 150 000 F (22 867 E), le serveur Enterprise 220R, complété par ses cartes Gigabit, de sa licence iPlanet Web Server Enterprise 4.1 atteint la somme de 201 000 F (30 642 E), contre 98 453 F (15 009 E) pour le Compaq/Windows 2000/IIS et 72 567 F (11 063 E) pour la solution Compaq/Linux/Apache.Si un tel choix d’architecture est rarement dicté par le seul coût des licences, force est de constater qu’à l’achat, les écarts de prix sont énormes et qu’ils ne sont en aucun cas, notre laboratoire le démontre ici, justifiés par des performances supérieures.

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Dossier réalisé par Marie Varandat, Frédéric Bordage et Alain Clapaud (banc d'essai)