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Le seigneur des signaux

Jean-Philippe Barazeur dompte les décodeurs pour leur apprendre à faire le tri dans la profusion numérique.

Alors que les candidats à la télévision numérique terrestre (TNT) viennent de rendre leur copie au Conseil supérieur de l’audiovisuel, on s’agite en coulisses pour développer décodeurs et systèmes techniques idoines. Jean-Philippe Barazeur, ingénieur-chercheur chez Thales Broadcast & Multimedia, la filiale solutions de diffusion de données audiovisuelles et multimédias de l’ex-Thomson CSF, est déjà sur le pied de guerre. Diplômé de l’Ifsic (Institut de formation supérieur en informatique et communication), spécialiste du traitement du signal et des télécoms, ce Breton de 28 ans travaille dans le monde de la télévision numérique depuis déjà quatre ans.

Doué et pédagogue

Un domaine auquel il se frotte dès 1998, chez Alcatel, avant d’être embauché dans une société de services informatiques spécialisée en la matière, Teamlog, où il multiplie applications interactives et développements en streaming, une technique de diffusion d’audio et vidéo sur internet. En 2000, il est envoyé en mission chez Thales Broadcast & Multimedia, où il est responsable de la mise au point du serveur de Skyplex, un nouveau système de diffusion par satellite inventé par le groupe Eutelsat. Le jeune homme est doué : il décroche un poste de chef de projet au sein de l’équipe SI Processing, dédiée à la recherche et développement de systèmes de signalisation.Pédagogue, Jean-Philippe Barazeur explique : “La télévision numérique, ce sont des données, audio et vidéo, mais aussi de la signalisation, c’est-à-dire des systèmes d’émission et de traitement d’informations permettant aux décodeurs numériques de savoir sur quelle fréquence se mettre pour diffuser une chaîne déterminée, mais aussi aux téléspectateurs d’afficher à l’écran une grille des programmes actuels et à venir de toutes les chaînes.” Depuis près de trois ans, Thales Broadcast & Multimedia commercialise deux systèmes de signalisation : l’un, baptisé Quartz, basé sur la norme européenne DVB ; l’autre, Pearl, compatible avec la norme ATSC en vigueur outre-Atlantique.En attendant les appétits des clients français (France Telecom et TDF sont déjà des prospects), Thales mise sur le marché étranger, sa technologie ayant déjà été adoptée par l’Allemand Deutsche Telekom ou encore le Suédois Teracom. Et parie sur le broadband, mélange de la télévision numérique et d’internet.

Un pionnier exalté

“Mon équipe s’emploie à rendre possible la diffusion de programmes audiovisuels sur des réseaux internes d’entreprise, ou encore dans les hôtels”, précise le jeune ingénieur. Un horizon qui l’exalte ?”“Mon métier est formidable, parce qu’il suppose de défricher des territoires encore vierges” avoue-t-il ?” mais ne lui ôte pas sa lucidité : “Nous manquons de visibilité sur le potentiel de ces marchés, donc il faut rester mesurés dans nos investissements”, concède Jean-Philippe Barazeur. Louable prudence…

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Sophie Janvier-Godat