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Le préparamétrage facilite l’implantation des PGI dans les PME

Parce que leur mise en ?”uvre est plus rapide et moins coûteuse, les PGI préparamétrés ou orientés métier visent les PME. Une entreprise peut ainsi déployer SAP R/3 ou Oracle Applications en quelques mois.

Le marché des PME ne pouvait échapper plus longtemps aux grands éditeurs de progiciels de gestion intégrés. Ceux-ci lancent, les uns après les autres, des offres spécifiques dites ” préparamétrées ” ou, plus généralement, orientées métier. Principal avantage, le coût de mise en ?”uvre : plus les fonctions d’un PGI sont standardisées, moins il y aura de paramétrages à effectuer. Quand on sait que le paramétrage et l’installation représentent plus de 35 % du coût total d’implémentation d’un PGI (d’après une étude de Cap Gemini), l’économie est plus que substantielle. “Nous avons consacré un budget total de 5,6 millions de francs (853 658
?
) à la mise en ?”uvre de SAP R/3, dans sa version préconfigurée. Ce budget aurait été triplé si nous avions dû le paramétrer de bout en bout “, explique Fernand Abram-Profeta, conseiller du président de Teuchos, une société de service en ingénierie électronique, scientifique et informatique située à Versailles (700 personnes).
Teuchos a fait appel à Inexis, distributeur à valeur ajoutée de SAP, à qui l’éditeur fournit des versions préparamétrées (preconfigurated client) de son PGI. Ces versions sont élaborées par SAP et ses partenaires, avec le concours de clients représentatifs. Les pratiques les plus courantes d’un secteur d’activité donné sont ainsi répertoriées.

Des paramétrages sont toujours nécessaires

La plupart du temps, les préparamétrages s’appliquent en grande partie aux fonctions comptables du progiciel. “Par exemple, les plans comptables sont établis et la TVA est déjà intégrée “, précise Fernand Abram-Profeta. Teuchos a choisi à la carte les fonctions du PGI nécessaires à son activité avec l’aide de son prestataire, qui lui a conseillé les préparamétrages en accord avec son cahier des charges. “Mais attention, le préparamétrage est inadapté à une structure internationale : chaque pays a ses propres normes, notamment pour les aspects comptables “, souligne Marjorie Roussel, responsable du groupe ERP d’Infogrames. Basé à Villeurbanne (Rhône), l’éditeur de jeux vidéo a résolu le problème en préconfigurant lui-même Oracle Applications pour ses filiales étrangères à partir du PGI installé au siège. Cette ” version mère ” avait été mise en ?”uvre en six mois, grâce à la méthode accélérée Fast Forward d’Oracle. “Il ne s’agit pas à proprement parler de préconfiguration, mais d’une méthode rigoureuse, où chaque étape est planifiée.” Une fois le siège équipé, Infogrames a dû adapter le PGI aux besoins de chaque filiale, qui diffèrent aussi bien au niveau financier que pour les habitudes de vente ou de facturation. Pour être effectuées rapidement, l’analyse et la réalisation des paramétrages supplémentaires suivent un schéma précis : “L’analyse des besoins est basée sur un questionnaire extrêmement détaillé, reprend Marjorie Roussel. Elle est bouclée en quelques jours alors que certaines entreprises peuvent y passer deux mois. De même, les tests sont bien préparés à l’avance et très documentés, pour ne pas perdre de temps. Cela passe aussi par une formation poussée des utilisateurs pilotes. En moyenne, nous installons le PGI en quatre mois dans une filiale.” Ces conseils s’appliquent également aux PME qui achètent un PGI directement préconfiguré, toujours afin de réduire les coûts de service.
Très proches des progiciels préparamétrés, les PGI orientés métier sont tout aussi adaptés aux petites et moyennes entreprises. Ainsi, Le Creuset, un fabricant de matériel culinaire en fonte émaillée (470 personnes), a choisi la version ” transformation industrielle ” de Prizem, éditée par l’américain Marcam. “Nous utilisions auparavant le progiciel généraliste BPCS. Quand nous avons voulu revoir notre système, nous avons choisi un outil plus spécifique à notre activité pour simplifier ses développements “, explique Sylviane Camel, directrice informatique de Le Creuset. Cette version de Prizem gère directement les modèles de fabrication pour traiter les processus industriels, et pas uniquement les composants de ces modèles (champs, nomenclatures). Ce développement a donc été évité, “mais si nous avions choisi un PGI classique, nous aurions pu récupérer facilement les composants des modèles que nous avions dans notre base. Là, nous avons dû tout remettre à plat “, reconnaît Sylviane Camel.

Toutes les fonctions d’un PGI classique sont présentes


Bien que globalement satisfait des fonctions de son PGI métier, Le Creuset note toutefois des faiblesses au niveau de la gestion commerciale : les remises en cascade, par exemple, ne sont pas prises en compte, même dans cette version métier. “Un outil préconfiguré ne veut pas dire qu’il n’y a aucun paramétrage à faire ! renchérit Fernand Abram-Profeta de Teuchos, qui a mis huit mois pour mettre son PGI en ?”uvre. Mais un R/3 préparamétré est toujours plus intéressant qu’un petit PGI dédié aux PME, qui n’est pas aussi riche en fonctions. Nous avons préféré miser sur la pérennité et la fiabilité de SAP.”Les solutions préparamétrées contiennent en effet toutes les fonctions du PGI classique : il ne s’agit pas d’une version allégée. Les coûts des licences sont d’ailleurs généralement identiques.
De nouvelles offres de PGI préconfigurés apparaissent aujourd’hui en France. Leurs préparamétrages sont plus poussés que celui du progiciel choisi par Teuchos, par exemple, et bien adaptés au secteur d’activité de l’entreprise. Ainsi, avec sa solution Works, l’intégrateur Plaut propose différentes versions spécifiques de SAP R/3, en particulier pour les industries du secteur automobile.

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JULIE DE MESLON