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Le PC portable universel n’est pas pour demain

On attend d’un ordinateur portable qu’il offre les mêmes performances et rende les mêmes services qu’un PC de bureau. Dans la réalité, on est encore loin du compte.

Pourquoi achète-t-on un ordinateur portable ? Entre autres raisons, pour disposer, en tout lieu et à tout moment, de ses données personnelles et pour pouvoir travailler en déplacement. A en croire les constructeurs de portables,
leurs appareils se substitueraient complètement aux classiques PC de bureau.L’affirmation est un peu osée ! Quiconque se sert d’un portable plus de deux heures par semaine mesure parfaitement combien cette comparaison est absurde.Certes, les portables ont fait de gros progrès. Et leur écran, par exemple, offre généralement une image de meilleure qualité que celle de bien des écrans cathodiques. Mais tout cela se paie fort cher.Considérons l’autonomie de ces appareils : elle est ridicule, et constitue leur premier et principal handicap. Si je veux regarder le film Armaggedon sur le lecteur DVD de mon portable, il y a fort à parier que la
batterie aura déclaré forfait bien avant que Bruce Willis ait sauvé le monde.Certes, je peux m’équiper d’une batterie de secours… Mais, à 250 euros la batterie pour Sony Vaio 700, on hésite un peu…Pas de cinéma ? Bon : je vais travailler. Mais, alors que je suis habitué au confortable clavier de 105 touches de mon PC, je dois me contenter ici d’un clavier étriqué, généralement sans pavé numérique, et flanqué d’un système de
pointage des plus sommaires. Là encore, me direz-vous, la solution existe : il suffit de connecter un vrai clavier et une véritable souris.Certes, je peux. Mais essayez un instant sur une tablette de TGV ou d’Airbus et vous m’en direz des nouvelles (à moins que ce soit votre voisin).Faute de pouvoir m’étaler, je me contente du clavier intégré au portable. Et j’aime autant vous dire que je le soigne, ce clavier. Car la moindre réparation de ce fragile composant, outre qu’elle m’oblige à me séparer de mon portable
pendant plusieurs semaines, est souvent facturée plus de 300 euros, soit environ dix fois le prix d’un clavier 105 touches neuf !La maintenance n’est pas le seul domaine où le portable coûte plus cher qu’un PC de bureau. Tous les accessoires et extensions ?” qu’il s’agisse du lecteur de disquettes, du graveur de CD ou de DVD, du disque dur ou des
indispensables barrettes de mémoire vive ?” coûtent généralement deux à trois fois plus cher que les mêmes sur un PC de bureau.Pourquoi ? Simplement parce qu’il n’y a pas de concurrence dans ce domaine : sur un portable Toshiba, on installe un lecteur de disquette Toshiba, un point c’est tout ! Rien d’étonnant à ce que le constructeur prenne une marge
confortable au passage.Alors, dois-je jeter mon portable aux orties ? Certainement pas : je regretterais beaucoup de devoir m’en passer. Mais ce n’est pas encore demain qu’il prendra la place de mon PC de bureau.* Rédacteur en chef adjoint de l’Ordinateur IndividuelProchaine chronique vendredi 23 mai

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Etienne Oehmichen*