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Le grand retour de Wolfenstein

La rentrée vidéoludique débute en fanfare avec une chasse aux nazis aux accents surnaturels des plus réjouissantes.

Si l’on devait résumer en dix lignes l’histoire du jeu vidéo, l’une d’entre elles serait sans nul doute consacrée à Wolfenstein 3D. Sorti en 1992, il est souvent considéré comme le premier vrai jeu de tir en vue subjective, celui qui a défini les codes pour nombre de titres qui ont suivi. A l’époque, les studios Id Software utilisent une technique de calcul d’images de synthèse offrant un rendu proche de la 3D très innovant. Et ils décident de diffuser le premier épisode du jeu (qui en compte six au total) sous forme de partagiciel, donc en version gratuite, ce qui assure largement sa diffusion. Le succès est immédiat. Les polémiques qui suivent forgent sa notoriété : il est interdit en Allemagne en 1994 car accusé de faire l’apologie du nazisme.

Un héros anti-nazi

Wolfenstein 3D proposait au joueur d’incarner un agent allié du nom de William Joseph Blazkowicz, prisonnier d’un château nazi dont il devait s’échapper en éliminant soldats et officiers allemands, dont Hitler. Et il est vrai que le décor était habillé de croix gammées et de portraits du Führer.Le titre a en tout cas permis à Id Software, surtout après les sorties de Doom et de Quake deux et quatre ans plus tard, de jouer dans la cour des grands et de distribuer auprès d’autres studios ses moteurs de jeu. Voilà pour la petite histoire.La sortie aujourd’hui de Wolfenstein 2009, conçu par les studios Raven Software avec le moteur Id Tech 4 d’Id Software, fait donc figure d’événement majeur. Le jeu reprend le héros originel, Blazkowicz, développe les éléments ésotériques de Return to Castle Wolfenstein, un titre intermédiaire sorti en 2001, et plante le décor à Isenstadt, petite ville allemande. Dans la peau du héros qui n’a peur de rien, vous êtes mandaté par le gouvernement américain pour enquêter sur le mystérieux médaillon de Thulé, dérobé aux nazis. Associé à des cristaux, il permet d’accéder à une dimension parallèle appelée le Voile, un objet de recherche pour le Reich dans l’optique habituelle de domination du monde. C’est cet aspect paranormal qui donne sa singularité au titre et qui a permis aux concepteurs toutes les fantaisies. Ainsi, il n’y a pas que des nazis à éliminer mais aussi des créatures issues de mondes parallèles dotées de pouvoirs magiques. Heureusement, le médaillon dont on dispose permet de se hisser progressivement (en mettant la main sur quatre cristaux clés) à la hauteur de l’enjeu et de disposer de quatre pouvoirs magiques assez jubilatoires : ralentir le temps, déployer un bouclier de protection, passer dans la fameuse dimension parallèle (pour entre autres découvrir des passages secrets), et décupler l’efficacité des armes. Celles-ci sont conventionnelles (pistolets-mitrailleurs et fusils), ou spéciales avec d’incroyables propriétés. Ainsi, le fusil Tesla électrocute des ennemis tandis que le canon à particules se révèle très efficace pour les dissoudre !

Ambiance réussie

Ce Wolfenstein nouvelle cuvée varie en tout cas les ennemis et les situations de combat, intenses et stratégiques. Du coup, on ne s’y ennuie pas une seconde. La prise en main est exemplaire et le système de boussole en permanence à l’écran, très efficace. Rien à dire non plus côté graphisme tant au niveau des décors que des personnages et des cinématiques, mais on est très loin du Wolfenstein de 1992. Et, clairement, le passage de flambeau entre les deux titres se fait surtout au niveau de l’ambiance. Les nostalgiques y retrouveront les longs couloirs et pièces intermédiaires où sont dissimulés munitions et butins. Exactement comme il y a dix-sept ans ! Enfin, totalement inédit, le mode multijoueur se révèle prometteur… mais réservé aux amateurs.L’avis de la rédaction
On aime

L’ambiance très réussie, la prise en main aisée, les quatre niveaux de difficulté, la variété des ennemis, le subtil mélange entre faits historiques et inventions surnaturelles.
On n’aime pas
L’intelligence artificielle quelquefois perfectible.
mention Très bien
A partir de 18 ans

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Hervé Cabibbo