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Le GPRS cherche ses marques

Malgré des débits attractifs, les trois offres GPRS entreprises de Bouygues Telecom, Orange et SFR restent chères et les services limités.

À son lancement, le GPRS était très prometteur. Un débit supérieur à celui du GSM Data (54 kbits/s théoriques contre 9,6 kbit/s), et donc un confort accru pour la navigation sur des terminaux mobiles. Résultat : une
maîtrise plus facile des coûts facturés au volume d’informations transmises et non plus au temps de connexion. Mais, en pratique, le GPRS ne semble pas remporter le succès escompté.

Une demande encore faible

Les entreprises qui ont sauté le pas sont encore rares. En témoigne le peu d’applications que nous avons pu observer sur le terrain, mis à part quelques cas où les employés nomades apprécient le temps réel pour accéder à leurs
applications métier. Depuis février 2002 et le World 3GSM Congress à Cannes, les trois opérateurs nationaux ont peu à peu lancé leurs offres à destination des entreprises, notamment en passant des partenariats avec les constructeurs de terminaux
mobiles. Orange avec le P800 de Sony Ericsson (entre autres), Bouygues Telecom avec son iPDA et SFR avec le BlackBerry de RIM.Les trois offres ont le même objectif : apporter une solution de bureau mobile aux entreprises, en combinant un terminal mobile à un abonnement GPRS, lui-même couplé à un abonnement GSM. Bouygues et Orange ont une approche
similaire dans laquelle le terminal constitue la solution GPRS à part entière. Pour accéder aux e-mails de l’entreprise, il faut ouvrir le port POP correspondant et, dans ce cas, accéder en clair à ses e-mails, ou installer un serveur sur la DMZ de
l’entreprise afin de ne pas exposer le serveur de messagerie à l’extérieur. La solution de SFR est différente : le terminal ne peut être dissocié d’un serveur installé dans l’entreprise ou pris en charge par l’opérateur. L’avantage est
d’autoriser nativement la consultation des e-mails en mode chiffré.

Un investissement lourd

Les trois terminaux disposent de fonctions d’agenda, de carnet d’adresses, de téléphone, d’accès à Internet et de réception d’e-mails. Ces terminaux sont simples à utiliser. Le débit est certes plus intéressant qu’en GSM Data. De
plus, d’un point de vue tarifaire, il est mieux adapté aux temps de connexion longs exigés par la consultation d’e-mails et la navigation sur Internet.En revanche, cette navigation est moins fluide et moins ergonomique que celle effectuée par l’intermédiaire d’un PC, notamment à cause de la taille des écrans. Au final, nous déplorons que ces trois offres soient encore très chères.
Pour s’équiper, le besoin de connexion en temps réel doit être primordial, et il faut que ce type de terminal apporte une réelle valeur ajoutée aux employés.D’autre part, les services liés au GPRS sont souvent limités à un simple accès à un portail et ne semblent pas encore très convaincants. Bon nombre d’entreprises se contentent d’une solution hors ligne, qui permet de se connecter le
moment voulu à un réseau standard par le biais d’un modem classique. Ce que confirme Thomas Lopez Pierret, directeur des infrastructures chez EMI France, qui a ajouté quelques BlackBerry à sa flotte. ‘ La solution est très
onéreuse, nous n’avons équipé que cinq ou six personnes. Le BlackBerry coûte 700 euros ht sans l’abonnement
[30 euros ht/mois par abonnement pour un engagement sur 24 mois et 0,15 euros ht par minute, Ndlr].
Nous n’avons pas les moyens d’équiper toute l’entreprise, même si ces terminaux ont un avantage certain : recevoir ses e-mails à distance était plus complexe à réaliser avec un PDA qu’avec un BlackBerry, justement parce que ce dernier
intègre la composante serveur. ‘

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Kareen Frascaria, Thibault Michel, Lucien Toscane