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Le cyberespace se retourne contre Stephen King

Depuis juillet dernier, Stephen King propose son dernier roman, The Plant, sous forme de feuilleton numérique. Les résultats de l’expérience sont pour l’heure mitigés.

Chaque mois, les férus de littérature fantastique paient 1 ou 2 dollars pour découvrir, après téléchargement, le dernier chapitre du nouveau roman de Stephen King, The Plant.Les ventes du premier chapitre ont bien marché, 76 % des internautes, soit plus de 110 000 personnes, ayant payé. Mais dès le second, des problèmes sont apparus. Premièrement, des lecteurs ne paient pas du tout, car le système mis en place par l’auteur mise sur la bonne foi des internautes. Deuxièmement, certains téléchargent plusieurs fois le même chapitre pour plusieurs supports (PC, Palm, téléphone) en ne payant qu’une fois.Un phénomène contre lequel Stephen King s’insurge, dans une lettre ouverte publiée sur son site : “Vous ne demanderiez pas à votre libraire de payer une fois pour avoir votre roman en première édition, en poche et en cassette audio !”En l’occurrence, le prix du roman virtuel de Stephen King est équivalent à celui d’un livre classique (13 dollars au total). On est bien loin, semble-t-il, de l’époque de Riding the Bullet, lancé par Stephen King et son éditeur en mars dernier, et qui s’est vendu à près de 500 000 exemplaires sur le Net, pour la modique somme de 2,5 dollars l’exemplaire virtuel.Le concept a d’ailleurs été repris par l’auteur espagnol Arturo Perez-Reverte qui a annoncé le 30 octobre la prépublication de son dernier roman, ” El Oro del rey ” sur Internet. Le livre virtuel sera vendu 2,5 dollars à partir du 3 novembre, puis sortira en décembre en édition classique. Pour The Plant, Stephen King utilise donc le Web comme un moyen de diffusion pour lequel chaque support de téléchargement est équivalent à une vente.La boulimie de téléchargement multisupport des lecteurs avec paiement unique tendrait cependant à prouver que le virtuel ne fait pas bon ménage avec les conceptions de l’économie classique transposées au Net.Toujours est-il que, malgré la disponibilité du chapitre IV, le futur de The Plant reste incertain : “Si le nombre de ventes n’est pas suffisant pour continuer mon roman, je l’arrêterai. Cette éventuelle décision ne m’appartient pas ; elle flotte autour de nous, quelque part dans le cyberespace.”

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Mélusine Harlé