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Lastminute lance sa machine à fabriquer les voyages

Le voyagiste inaugure un nouveau service permettant à l’internaute de composer lui-même son séjour (transport, hôtel, voiture et soirées). Mais Brent Hoberman, son PDG, reste discret sur le devenir de son entreprise.

Dans le monde du tourisme, la communication est un exercice délicat. D’un côté il faut jouer du tam-tam médiatique afin de promouvoir ses produits, de l’autre il faut mettre la sourdine sur sa situation financière et ses projets,
concurrence oblige. Brent Hoberman, PDG et fondateur de Lastminute.com, excelle dans cet exercice.En décrivant dernièrement avec précision les atouts de son nouveau service, Voyages sur mesure, il a su rester flou sur ses résultats et l’avenir à court terme de sa société.Voyages sur mesure propose aux internautes de composer eux-mêmes leur voyage en ligne, comme dans une agence classique. Chacun choisit librement son transport, son hôtel, sa location de voiture et son assurance. Le tout est consolidé
automatiquement au meilleur prix.‘ C’est une première en France, et cela comble un manque sur les courts séjours très peu couverts par les tours opérateurs ‘, revendique fièrement Brent Hoberman. Il feint cependant
d’ignorer que d’autres services du même modèle sont déjà proposées par voyages-sncf (Click et Pack) ou par Carlson Wagonlit, pour les professionnels.Toute la difficulté d’une telle offre réside dans la nécessité de connaître et de bloquer en temps réel les places disponibles. Pour le transport par avion, pas de problèmes, puisque les GDS (Global Distribution System ou Système de
réservation centralisé) assurent ce service, et que le voyagiste anglais utilise des liens directs avec les systèmes Worldspan et Amadeus.

Un résultat toujours négatif

Idem pour la location de voitures, puisque Lastminute fait appel à sa filiale, Holiday Auto, ou à des grands loueurs ayant informatisé leurs réservations, comme Avis ou Hertz.Pour la disponibilité des chambres, les grands hôteliers (Accor, Best Western) préférant donner la priorité à leurs centrales de réservation, Lastminute travaille par lots avec des moyennes et petites enseignes, voire des indépendants.
Ce qui implique un travail, en partie manuel, de mise à jour des disponibilité.Mais aucune offre de train n’est présente sur le site, puisque Brent Hoberman éprouve des réticences à travailler avec la SNCF, son concurrent direct, ‘ dont les billets sont modifiables et remboursables, ce qui
complique les choses ‘
.Malgré son enthousiasme, tous les problèmes de Brent Hoberman ne sont donc pas encore résolus. En revanche, il espère bien que cette activité Voyages sur mesure se développera rapidement et représentera
‘ bientôt ‘ – sans plus de précision – 30 % de son volume d’affaires. ‘ La Bourse de Londres nous interdit de faire des prévisions ‘, s’excuse-t-il, proclamant toutefois une marge brute de 18 % et soufflant à demi-mot que son résultat net reste négatif.Le cabinet Morgan Stanley évalue son volume d’affaires consolidé, avec ses filiales, à 803 millions d’euros pour l’année fiscale d’octobre 2002 à septembre 2003. Un montant qui devrait atteindre 1,1 milliard d’euros en
2003-2004 et 1,3 milliard d’euros en 2004-2005.Si le PDG de LastMinute se révèle précis sur le pourcentage de ses affaires réalisé au Royaume-Uni (63 %), il devient plus approximatif sur celui réalisé en France, ‘ 20 % ou 25 %, et le reste en
Allemagne, Italie et Espagne ‘
.Quant aux rumeurs de ventes de Lastminute, elles seraient infondées. En revanche, le PDG est plus disert sur sa politique dacquisition, qui se fera prioritairement chez ses confrères, en Italie et en Espagne et non plus en France, où
il a déjà racheté Degriftour et Travelprice.

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Hubert d'Erceville