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L’ART réserve la boucle locale radio aux nouveaux opérateurs

Cegetel relégué dans les DOM, Siris cloîtré en Auvergne et en Corse, 9Telecom et Tele2 bredouilles… Les nouveaux entrants comme FirstMark et Fortel sont les grands gagnants de l’appel à candidature pour la boucle locale radio en France.

Au lendemain même de l’annonce par Lionel Jospin d’un décret pour le dégroupage, l’ART a rendu publique la liste des opérateurs de télécommunications retenus pour les cinquante-quatre licences de boucle locale radio (BLR) à pourvoir en France (deux sur l’ensemble du territoire, huit pour les DOM et deux pour chacune des vingt-deux régions).La boucle locale radio permet à un opérateur de toucher l’utilisateur final sans passer par le réseau de France Télécom. Placé entre la prise de l’abonné et le commutateur auquel il est raccordé, ce type de réseau permet de faire transiter des données et de la voix par voie hertzienne, à des débits qui se situent entre 512 Kbits/s et 2 Mbits/s. Une fois activée, la BLR permettra de concurrencer le monopole de France Télécom sur le marché de la boucle locale, que l’ART estime à 56 milliards de francs en 1999.Après l’éviction de l’opérateur historique ?” qui du fait de son monopole avait peu de chances d’être retenu ?”, force est de constater que les opérateurs alternatifs les plus connus, dans le filaire ou le sans fil, ne sont pas sortis indemnes de l’étude des dossiers de candidature lancé par l’ART en décembre dernier. A l’arrivée, sur les vingt-huit candidats déclarés, l’ART n’en a retenu que douze.Ainsi, 9Telecom, qui s’était déjà déployé dans six grandes villes (Paris, Toulouse, Lyon, Marseille, Poitiers et Rouen), et affichait son ambition de dépenser 7 milliards de francs, n’obtient rien. Même sort pour Tele2, qui espérait couvrir 30,6 millions d’habitants en trois ans “. Le suédois se déclarait prêt à investir entre 8 et 10 milliards de francs sur dix ans. Autre candidat bredouille, Winstar, l’un des grands spécialistes américains de la BLR, qui estimait qu'” il serait judicieux qu’une licence nationale soit attribuée à un spécialiste de la boucle locale radio ‘, et affirmait vouloir investir 2 milliards de francs pendant les cinq premières années. Sans oublier son compatriote Formus, qui testait déjà ses services en Alsace.

FistMark et Fortel sortent vainqueurs

En fait, ce sont FirstMark et Fortel les heureux élus, chargés d’établir et d’exploiter une boucle locale radio sur tout le territoire national.Si son nom n’est pas encore connu du grand public, le premier compte de grands noms dans son capital : Bernard Arnault, Suez Lyonnaise des Eaux, BNP Paribas, Rallye-Casino, la banque d’affaires Rothschild et FirstMark Europe. Déjà présent en France par le biais de sa filiale LambdaNet, il ambitionne de prendre 25 % du marché française de la BLR. Pour cela, FirstMark prévoit de débourser plus de 6 milliards de francs.Quant au second, il n’est pas en reste : Ernest-Antoine Seillière via le groupe d’investissement Marine Wendel, la Sogetec (NRJ) et le câblo-opérateur UPC comptent parmi ses actionnaires. Fortel investira 17,5 milliards de francs sur dix ans, afin de proposer le téléphone et l’accès à Internet haut débit au grand public.Pour les opérateurs mécontents de leur zone, il ne leur est pas possible de revendre directement les licences. En cas d’abandon, ces dernières seront réattribuées par lART, après examen du dossier des éventuels repreneurs.Lien utile : la liste des opérateurs retenus

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Renaud Edouard