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L’arrivée d’easyEverything n’inquiète pas les cyber-cafés parisiens

Dans le milieu des cyber-cafés parisiens, les réactions ne manquent pas face à l’arrivée du géant easyEverything. Malgré quelques inquiétudes, ils misent avant tout sur la convialité et les services complémentaires pour continuer à séduire leur clientèle.

Avec pas moins de 375 micro-ordinateurs à la disposition du public, des tarifs de connexion parmi les plus bas du marché et une artillerie lourde en matière de marketing, la multinationale easyEverything part à la conquête de Paris. Une tactique qui inquiète notamment Nicolas Jardry, fondateur du café L’Orbital, l’un des plus anciens cyber-café de paris : ” Nous avons cru à l’Internet avant les autres, nous avons participé au développement du concept et à sa démocratisation. Et maintenant, nous allons nous faire dépasser par des industriels aux moyens colossaux. “Une position que ne partage pas Sophie Maurlan, responsable de la communication du Webbar : ” L’arrivée d’easyEverything va permettre de démocratiser davantage l’accès à Internet. Loin de nous faire concurrence, leur activité vient en complémentarité, puisqu’elle offre à ce jour ce que nous ne pouvons offrir de l’accès à Internet quotidien et en continu. “

La proximité va primer

A quelques pas du Webbar, M. Kerber dirige le Cybersquare. Il adopte un discours tout aussi confiant : ” Je trouve cela très bien qu’une grosse société investisse massivement dans le business du cyber-café, cela prouve que l’Internet a de l’avenir et un potentiel de rentabilité. “Loin de vouloir ignorer son concurrent, il se déclare même prêt à lui envoyer une partie de sa clientèle si son établissement se trouvait complet. Un principe qu’il est d’ailleurs prêt à appliquer à lui-même : ” Si je suis dans le quartier des Halles et que je dois me connecter, je ne vois pas pourquoi je me fatiguerai à rentrer chez moi, je n’hésiterai pas à me rendre chez easyEverything. “Mais cette sérénité affichée n’est peut-être pas sans rapport avec la situation de son établissement, place de la République (11e). Fonctionnant avec une clientèle de proximité, il a en effet peu de chance de subir l’ombrage d’easyEverything implanté dans le 1er arrondissement de Paris.

Un supermarché du surf

Mais quel que soit les responsables interrogés, ils déclarent à l’unisson qu’easyEverything tient plus du supermarché dénué d’âme que du lieu convivial où l’on a plaisir à se rencontrer. ” On dirait un élevage de poulets en batterie”, nous déclare Nicolas Jardry, du café L’Orbital. ” Tout le monde est aligné, un écran et un clavier pour tout horizon. “De plus, beaucoup de cyber-cafés à échelle humaine proposent des services complémentaires : traitement de texte, gravure de CD-R, scanner, cours de formations, etc. Le personnel, constamment présent en salle, est également prêt à répondre à toutes les questions des clients.Mais Nicolas Jardry nous confie que son activité de cyber-café ne représente que 20 % de son chiffre d’affaires. ” Notre activité principale est celle d’une web agency “, déclare-t-il.Discours identique au Webbar : ” Nous sommes plutôt un espace pluridisciplinaire, nous offrons au rez -de-chaussée un bar- restaurant, et une galerie d’art est située au troisième étage. Nos 25 ordinateurs n’occupent que le second niveau. Par ailleurs nous avons une programmation culturelle, nous accueillons des événementiels dentreprise. “

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Coralie Cathelinais