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L’arrivée de la redondance grâce à la commutation

L’onduleur est le parent pauvre de la sécurité informatique pour les PME-PMI. L’achat du matériel ad hoc intervient généralement après un incident. Or, un serveur indisponible, parce que mal arrêté lors d’une coupure, peut bloquer toute l’entreprise.

Dans ce banc d’essai, nous comparons les offres du marché pour les onduleurs modulaires d’entrée de gamme destinés aux petites entreprises. Nous avons choisi des modèles offrant une puissance de 2 à 4 kVA.
Le choix de la technologie a été laissé au libre arbitre des constructeurs. Tous, à l’exception de Nitram, qui a opté pour un onduleur de type On-Line, ont présenté un produit de technologie Line Interactive.

Seules deux solutions répondent aux exigences de redondance

Nous avons axé nos tests sur la sécurité car, quel que soit le réseau électrique, des problèmes d’environnement surviennent toujours. Ceux-ci sont classés en quatre catégories par le J3E
(Journal de l’équipement électrique et électronique) : les variations de tension, celles de fréquence, les coupures et, enfin, les distorsions harmoniques et parasites. Nous avons, de plus, ajouté une contrainte : chaque participant devait fournir une solution modulaire et redondante. Seuls APC et Nitram ont véritablement répondu à ce cahier des charges pour la redondance. APC a choisi d’employer un commutateur, et Nitram a structuré son système afin d’aboutir à ce résultat. MGE UPS Systems n’y est pas parvenu car il devait nous procurer un commutateur, le Pulsar STS, dont la sortie, prévue initialement en juillet 1999, a été reportée au mois de novembre. Powerware, de son côté, n’offre de la redondance qu’à partir d’une puissance de 7 kVA.

L’autonomie, une donnée cruciale

Au terme de nos tests, nous recommandons le Smart-UPS Rack-Mount 2200, d’APC, pour les serveurs d’applications, et l’US9001, de Nitram, pour les milieux électriques perturbés. Ce dernier l’emporte également pour la maintenance et la capacité d’évolution, grâce à son architecture très originale. Il peut aller jusqu’à 100 kVA en utilisant les modules de 1 kVA et une armoire ad hoc.
En matière d’autonomie, nous avons réalisé une série de tests en protégeant un ensemble de systèmes informatiques consommant, au total, une puissance de 910 W, correspondant à la charge maximale tolérée par l’onduleur de Nitram. Les batteries étant pleines, le NetUPS SE, de Powerware, procure une autonomie de 19 min, contre 17 min pour le modèle d’APC et 13 min pour le Pulsar ESV22, de MGE UPS Systems. Nitram est deux fois moins performant que Powerware avec 9 min 30 s. Nous avons ensuite rechargé les batteries durant deux heures. La vérification de l’autonomie récupérée en si peu de temps change la donne. APC offre alors une autonomie de 11 min 11 s, contre 9 min 33 s pour Powerware et 9 min 7 s pour MGE. Nitram, de son côté, tombe à 3 min 43 s. Il est important de constater que MGE récupère ainsi 75 % de sa charge, contre 39 % à peine pour Nitram. Selon ce constructeur, un chargeur lent est un gage de longévité pour les batteries. Si MGE est d’accord sur ce point, son temps de recharge est néanmoins très rapide. Sa batterie n’est, en effet, jamais déchargée à plus de 50 % même lorsqu’elle semble complètement vide. Les bons résultats ne proviennent pas des batteries, qui sont issues des mêmes fournisseurs (Yuasa, CSB, Panasonic…), mais plutôt de leur gestion par l’onduleur.

Des ventilateurs dévoreurs de batteries

En cas de basculement bref sur l’onduleur, lors d’une coupure de cinq minutes suivie d’une recharge de une heure, nous avons constaté qu’APC et Powerware récupéraient respectivement 99 % et 98 % de leur autonomie maximale, alors que Nitram chutait à 65 %. Les pannes électriques pouvant être, telles les secousses sismiques, répétitives, il peut être vital que l’autonomie de l’onduleur retrouve sa capacité maximale le plus rapidement possible.
Dans les faits, le choix d’une durée d’autonomie pour un onduleur protégeant un serveur informatique dépend non seulement des matériels protégés, mais également du système d’exploitation et des applications. En effet, certaines requièrent plus de temps pour se fermer correctement. L’extension de l’autonomie peut toutefois être prolongée par des batteries ” longue durée ” pour un total annoncé de 8 heures chez Nitram, contre 3 h 30 min chez APC.
Concernant le rendement des produits, nous avons constaté qu’une fois basculés sur la batterie tous disposaient de ventilateurs plus ou moins ” gourmands ” tournant à pleine vitesse, ce qui sous-entend une forte déperdition de chaleur. En théorie, un bon produit n’a pas besoin d’un ventilateur important pour fonctionner correctement. Lors des tests, nous avons déterminé le rendement uniquement en mode secteur, car la sonde de courant dont nous disposions ne pouvait être montée sur des câbles aussi épais que ceux des batteries.

Bruit : pas de transformateur d’isolement sur les produits

Il faut noter que le rendement de certains produits n’est pas aussi bon qu’on l’imagine. Si APC et MGE se révèlent performants avec un rendement respectif de 95 % et 90 %, Powerware se situe seulement à 80 %, et Nitram à 77 %. Sur le plan de la résistance aux perturbations électriques, Nitram s’est montré très efficace dans sa tenue aux surtensions et aux sous-tensions, tirant bénéfice de sa technologie On-Line. C’est le produit qui tolère le mieux les sauts de tension du secteur. APC a fait une prestation médiocre dans ce domaine avec les paramètres de réglage de base, et occupe la dernière place. Un réglage logiciel des seuils du booster (monteur de tension) et du bucker (abaisseur de tension) pourrait améliorer ces performances.
En ce qui concerne les bruits en modes commun et différentiel, des disparités sont apparues. Le bruit constaté en sortie des onduleurs à la suite d’une décharge brutale d’une tension de 310 V entre la terre et le fil neutre est très important. Tous les onduleurs laissent passer cette décharge, voire l’amplifient, à l’instar du produit de Nitram et, à un degré moindre, de celui de MGE UPS Systems. Pour faire face efficacement à ce bruit, une isolation galvanique est nécessaire entre l’entrée et la sortie de l’onduleur. On utilise fréquemment un transformateur d’isolement pour résoudre ce problème, mais aucun des produits testés n’en était équipé. En revanche, pour les bruits en mode différentiel (entre les phases et le neutre), Nitram s’est montré le plus fiable, se plaçant devant Powerware et MGE. APC finit encore dernier. Il se rattrape sur les distorsions harmoniques mesurées en mode batterie, à vide, et lorsqu’il protège un système informatique. ;

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par Olivier Ménager