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L’année de tous les dangers

Absent des tablettes, marginalisé sur les smartphones, concurrencé sur les services en ligne… le roi du logiciel vacille. Mais avec ses nombreux projets, Microsoft ne baisse pas la garde.

Le compte à rebours a commencé pour Microsoft. Plus que dix mois, si tout se déroule comme prévu, avant la sortie de Windows 8. Un événement de première importance sur la planète high-tech. Pour le géant du logiciel, il ne s’agit pas seulement de mettre sur les rails une nouvelle version de son système d’exploitation, c’est aussi un formidable pari sur l’avenir. Car l’époque où il régnait en maître sur l’informatique et avait la force d’attaquer de nouveaux territoires comme celui des jeux vidéo est révolue. Aujourd’hui, il est menacé sur tous les fronts.Pire, Microsoft est marginalisé par Apple et Google sur le marché en plein essor de l’informatique embarquée. Windows Phone 7, lancé à l’automne 2010, n’a pas changé la donne. La part de marché de Microsoft dans les systèmes d’exploitation mobiles a même baissé d’après le cabinet d’études Gartner, passant de 2,7 % des ventes mondiales de smartphones au troisième trimestre 2010 à 1,5 % au troisième trimestre 2011 alors que, dans le même temps, la part d’Android a plus que doublé (de 25,3 à 52,5 %). Et la firme de Redmond est quasi absente du secteur prometteur des tablettes. Ces dernières empiètent de plus en plus sur les ventes de PC, qui continuent de croître, mais à un rythme moindre. Du côté des services en ligne, malgré la galaxie Windows Live, la firme n’est qu’un acteur parmi d’autres devant faire face à la suprématie de Google.

La contre-attaque s’organise

Conscient des enjeux, l’empire Microsoft contre-attaque. Son patron Steve Ballmer a donné le ton l’an dernier lors du précédent CES : “ Quel que soit le matériel que vous utilisez, maintenant ou dans le futur, Windows sera présent ”. Ce n’est pas une simple formule, mais bien le résumé d’une stratégie. Et pour le démontrer, il annonce alors une première rupture : Windows 8 tournera sur des processeurs ARM, qui animent la majorité des appareils mobiles. Le lien exclusif et historique qui lie Windows à la famille des processeurs x86 (Intel et AMD) est rompu. Microsoft a fixé un cap et Windows 8 doit être la première étape sur le chemin qui mène à ce “ Windows everywhere ” martelé par Ballmer.Outre le portage du noyau Windows sur l’architecture ARM, la réalisation de cet objectif repose sur deux autres piliers. D’abord une interface utilisateur baptisée Metro. Conçue pour être pilotée au doigt, elle sera commune aux appareils sous Windows 8, aux Windows Phone ainsi qu’à la Xbox 360 et ses successeurs. Ensuite, la plate-forme de développement nommée WinRT permettant d’unifier plusieurs environnements de programmation. Elle facilite la tâche des développeurs afin de les inciter à profiter du futur Windows Store pour vendre leurs applications. Steve Ballmer a chargé Steven Sinofsky, l’homme qui a assuré le succès de Windows 7, de mener à bien cet ambitieux programme. Reste à voir comment sera accueilli ce système hybride qu’est Windows 8. Les experts du cabinet d’études IDC prédisent déjà un démarrage décevant. Vu le nombre et l’ampleur des chantiers en cours, Microsoft n’a pourtant pas droit à l’erreur.

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Loic Duval et Amine Meslem