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L’an 1 des places de marché collaboratives

Les processus collaboratifs s’installent sur les places de marché électroniques. À la clé : optimisation des flux et suppression des stocks inutiles.

“L’an 2000 a été l’année des places de marché transactionnelles. 2001 sera l’année des places de marché collaboratives “, annoncent les éditeurs. Une prédiction qu’expérimente la place de marché CPGmarket, qui met en relation les manufacturiers (Henkel ou Danone, par exemple) et leurs fournisseurs, tel Pechiney, dans le domaine des produits de grande consommation. “Nous adjoignons des services de commerce collaboratifs aux services transactionnels classiques”, explique Bernard Le Moal, consultant chez Accenture, auprès de CPGmarket. Un test pilote entre Henkel et Pechiney sert de guide aux futurs services. “Le commerce collaboratif consiste à échanger de façon intelligente des informations évoluées”, précise Vincent Perreau, responsable de l’activité Supply Chain chez Unilog. Effets visibles : l’optimisation des flux interentreprises et la réduction des stocks intermédiaires constitués, afin d’éviter les ruptures lorsque l’entreprise ignore ce qui se passe chez ses fournisseurs et ses donneurs d’ordre. Lors de la mise en ?”uvre de services collaboratifs sur une place de marché, il convient de définir les informations partagées entre les entreprises, tant sur le plan du contenu que sur le plan de leur format : prévisions de vente ou de production, niveau des stocks, charge des chaînes de production, etc. Ensuite intervient l’intégration dans le monde réel.

Penser aux PME-PMI

Pour CPGmarket, qui s’arc-boute sur un socle d’origine SAP, c’est le module Business WareHouse de l’ERP qui sert à réaliser les états informatifs.Mais le nerf de la guerre pour Bernard Le Moal est l’intégration aux systèmes d’information respectifs des entreprises. La ” glue ” logicielle employée dans le cas de CPGmarket a été développée par webMethods. Elle intervient lors des processus d’achats et des scénarios collaboratifs. Ainsi, une commande issue de l’ERP d’une entreprise sera transmise par cette couche de traduction dans la boîte aux lettres du fournisseur concerné, sur la place de marché. Ce dernier empruntera la même couche d’adaptation afin de scruter sa boîte aux lettres et d’envoyer un accusé de réception.L’usage d’une telle couche évite les lourdeurs de l’EDI et de ses liaisons multiples. Il suffit de développer un seul connecteur pour dialoguer avec les participants de la place de marché. Pour Jean-François Caenen, d’Atos-Origin, “de l’EDI, qui est un échange de données élémentaires, organisé autour d’un grand donneur d’ordre, on bascule sur des processus partagés entre entreprises “. La place de marché, c’est alors plus de fournisseurs, plus de flexibilité et plus d’intégration de haut niveau. “Nous pourrons aussi fournir des services d’optimisation de la chaîne logistique aux PME-PMI. Par exemple, avec le module APO, de SAP”, confirme Bernard Le Moal.Des outils tels que ceux d’i2 Technologies ou de Manugistics conviendraient également. C’est une approche que partage Vincent Perreau : “Chacun doit y trouver son intérêt : le donneur d’ordre comme le fournisseur.” Dans le domaine textile, Unilog a ainsi déployé une application en s’appuyant sur l’infrastructure de FashionChange.com.

Une nouvelle culture

De petits fabricants communiquent leurs capacités de production via un accès Web, peu coûteux. En contrepartie, ils reçoivent des informations afin d’ordonnancer leur activité. Daniel Carpentier, directeur marketing d’i2 Technologies, détaille ces mécanismes : le donneur d’ordre communique ses prévisions (quantité et date), tandis que le fournisseur documente ses engagements (sa capacité à faire : quantité et date de livraison). Il s’acquitte de cette tâche soit à partir de son système ATP (Ability to promise), soit manuellement.Enfin intervient la logistique d’exécution, phase capitale dans les achats de production. Il s’agit d’assurer la traçabilité des processus et des approvisionnements. Le donneur d’ordre suit ainsi le cheminement de sa commande. Attention toutefois, “l’intégration de la supply chain , ce n’est pas seulement mettre en ?”uvre des produits “, avertit Edgar Clari, responsable de l’offre SCM, de Cap Gemini Ernst & Young. Et d’ajouter : “Que tous les partenaires aient une visibilité sur les stocks et sur les prévisions est aussi un changement de culture.” n

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Jean-Pierre Blettner