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La voix sur le réseau étendu prend le chemin de l’externalisation

S’il est possible de faire transiter la voix sur le WAN, encore faut-il y trouver un intérêt économique et une qualité de service. De nouvelles solutions moins contraignantes apparaissent.

La voix sur IP en réseau étendu ne relève plus d’une prouesse technique. On peut donc se demander pourquoi les entreprises sont encore si réticentes à l’adopter. A cela, on peut trouver deux raisons. L’une relève de la disparité entre les tarifs des opérateurs issus du monde de la donnée et de la voix. “Il n’y a aucun intérêt économique pour une entreprise qui ne disposerait pas déjà d’une architecture de transport de données privée (intranet) de faire transiter son trafic VoIP en national, tant les offres de téléphonie fixe sur RTC sont compétitives”, explique Olivier Hersent, PDG de Netcentrex. Il faudra donc attendre que les nouveaux opérateurs de réseaux IP finissent d’installer des passerelles IP sur leur réseau, pour offrir aux entreprises un service de transport de la voix qui ne tienne plus compte des distances géographiques, contrairement au réseau téléphonique commuté.

Des équipements encore incompatibles

L’autre frein à la généralisation de la voix sur IP sur le WAN concerne les problèmes d’incompatibilité entre les équipements de réseaux actifs. David Koscielniack, ingénieur réseau à la Caisse régionale du Crédit Agricole (CRCA) du Pas-de-Calais, pour qui l’aventure de la VoIP s’est arrêtée prématurément l’année dernière, témoigne : “Nous souhaitions faire passer les flux téléphoniques, entre notre siège d’Amiens et nos agences, sur notre infrastructure de réseau privé IP. Pour paramétrer la qualité au niveau des routeurs Cisco, il nous fallait le numéro de port IP affecté à la voix par les passerelles Clarent. Une information que le constructeur n’a pu nous fournir. Aujourd’hui, nous considérons que la technologie de VoIP n’est pas arrivée à maturité et nous préférons repousser nos tests à 2001.”Cependant, pour s’affranchir des contraintes techniques et économiques, l’entreprise peut se tourner vers des solutions intermédiaires, comme le nouveau bouquet de services IP accessible par la boucle locale du FAH Western Telecom. Messagerie unifiée, RPV voix-données, PABX virtuel, centre d’appels web, autant de services faisant chacun l’objet d’une tarification au forfait.De son côté, Internext, avec sa solution de cartes prépayées virtuelles, permet aux PME de bénéficier d’une réduction de 70 % des coûts sur les appels internationaux, en composant les numéros d’accès à ses passerelles IP. “Une solution qui reste réservée aux personnes chargées des appels internationaux, comme un PDG, ou le directeur des achats d’une PME”, explique Rémi Bourdeille directeur du marketing d’Internext.L’étape suivante dans l’évolution de la VoIP sera la mise en service des Centrex IP. Sans les investissements coûteux en PABX et en passerelles IP, l’entreprise n’aura plus qu’à s’abonner auprès de son opérateur, et à bénéficier ainsi de services de transport de la voix, des données et même de la vidéo, à moindre coût, puisque mutualisés entre plusieurs entreprises.

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Catherine China et Christophe Grosjean