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La visioconférence sur Internet sort des limbes

En s’appuyant notamment sur la norme H.323, la visioconférence via IP est aujourd’hui une réalité.

Réunir autour d’une même table de travail, virtuelle, des participants très éloignés géographiquement, telle est la promesse de la visioconférence, système de communication bidirectionnelle autorisant la transmission de vidéo, de son, d’images fixes (transparents, acétates électroniques et imprimés) et de données informatiques. Son développement a été freiné par la faiblesse de la bande passante des réseaux, le coût prohibitif des équipements et l’absence de normalisation, donc de compatibilité des matériels. Mais, avec l’arrivée du Fast et du Gigabit Ethernet, le réseau local offre désormais une puissance satisfaisante, et les liaisons RNIS à 256 kbit/s permettent des échanges de qualité. En outre, le coût des équipements ad hoc a suffisamment chuté pour qu’ils puissent être rapidement rentabilisés. En matière de protocoles, le H.323, successeur du H.320 mis en ?”uvre sur RNIS, apporte le standard qui manquait aux réseaux IP. Plus récent, le H.324 s’applique aux transmissions de la voix, des données et de la vidéo sur les lignes analogiques via des modems, à une vitesse supérieure à 28,8 kbit/s. Il autorise l’interopérabilité des systèmes de différents constructeurs.

Sur les lignes RTC, la qualité reste faible

La voix est comprimée par le codec G.723, qui réduit le débit à une valeur comprise entre 5,3 et 6,4 kbit/s. Le reste de la bande passante du réseau est utilisé par la vidéo codée par le H.263. Néanmoins, la bande passante qu’offrent les lignes analogiques est insuffisante pour offrir une visioconférence satisfaisante. Si la qualité vocale est acceptable, celle de la vidéo reste médiocre. Il existe deux types de solutions de visioconférence. Les systèmes point à point sont employés lorsque deux personnes souhaitent communiquer à travers un LAN ou un WAN. Il suffit d’indiquer l’adresse IP (unique sur le réseau local) de l’ordinateur avec lequel on désire dialoguer. Sur Internet, et avec le logiciel CU-SeeMe par exemple, on peut avoir recours à un annuaire électronique en ligne comme Four 11 (http://www.four11.com). L’identification de l’utilisateur apparaît dans une liste, et la personne que l’on veut contacter n’a qu’à cliquer sur un nom pour que la connexion entre les deux ordinateurs soit établie.

Un outil précieux de travail collaboratif

Avec les systèmes de visioconférence multipoint, plusieurs personnes peuvent participer à une conférence. La méthode la plus répandue consiste à se connecter à un ordinateur équipé d’un logiciel de serveur de conférence (ou réflecteur), comme White Pine Café, pour CU-SeeMe, ou ils1.microsoft.com, pour NetMeeting. L’ensemble des données est alors transmis aux autres participants de la conférence. Ces logiciels offrent plusieurs fonctionnalités supplémentaires. L’une d’elles autorise l’emploi d’un tableau blanc sur lequel il est possible de dessiner, d’écrire, et de coller des photos. Les participants peuvent voir et intervenir sur cet espace, la règle étant que tous n’interviennent pas en même temps. Une autre, appelée zone de chat, sera mise en ?”uvre lorsque la connexion est mauvaise (pas d’image ou son inaudible). Chaque intervenant ayant ouvert sa zone de chat pourra ainsi transmettre des messages. Une autre encore fournit le contrôle d’application à distance. Elle permet de montrer les modalités d’utilisation d’un logiciel, en affichant sur l’écran de chacun des participants la fenêtre active. NetMeeting offre la possibilité de piloter une application de l’interlocuteur distant afin qu’il puisse suivre le déroulement de la démonstration.

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Henri Gillarès-Calliat