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La vallée sans prospérité

La Silicon Valley semble faire peu de cas de son histoire. D’ailleurs, personne n’y serait choqué qu’un micro-processeur Intel 486 datant de cinq ans soit considéré…

La Silicon Valley semble faire peu de cas de son histoire. D’ailleurs, personne n’y serait choqué qu’un micro-processeur Intel 486 datant de cinq ans soit considéré comme un héritage historique. Cela n’a rien de surprenant, venant des États-Unis…Mais qui se souvient qu’il y a trente ans à peine, la Silicon Valley n’était qu’un verger ? Personne, sans doute. D’ailleurs, aucune de ses stars (les Steve Case et autres Craig Barret) n’a laissé un monument à sa gloire. Les requins sans scrupule ?” pardons les entrepreneurs ?” qui les ont précédés ont presque tous eu la bonne idée de construire quelque chose pour l’avenir. L’université de Stanford, par exemple, a été fondée par Lelan Stanford, un pionnier des chemins de fer. Sans parler de toutes les constructions de Rockefeller ou des Carnegie. Ces gens là savaient qu’on oublierait très vite tout le bien qu’ils avaient fait à l’Amérique et qu’ils avaient tout intérêt à le graver dans la pierre.La Silicon Valley, au contraire, n’a vécu que dans l’instantanéité. De la vague de folie de l’année 1999, il ne reste que des bureaux vides et des autoroutes désertées. Seul le projet de Jim Clarke semblait assez important pour prétendre à la postérité. Le génie ?” autoproclamé ?” qui a créé Silicon Graphics, Netscape et Healtheon avait promis de remettre près de 60 millions de dollars (64,5 millions d’euros) à l’université de Stanford pour créer un laboratoire de recherche sur les biotechnologies. Sauf que ce projet ne verra sûrement jamais le jour. Jim Clarke vient de retirer sa subvention. Pourquoi ? Peut-être pour s’opposer à George W. Bush qui s’est permis de mettre son grain de sel dans l’histoire … Peut-être, aussi, que notre ami Jim s’est fait laminer par les marchés et quil est à court de cash.

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Sean M. Dugan, à San Francisco