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La théorie financière au service de l’e-commerce

Si l’on considère un projet d’investissement comme une option d’achat, alors l’entreprise a la possibilité ?” et non l’obligation ?” d’acheter les actifs d’exploitation d’une nouvelle société.

Les techniques traditionnelles d’analyse financière ne sont pas adaptées à l’évaluation des risques et de la rentabilité d’un projet de commerce électronique. Pour mesurer correctement les opportunités d’investissement pour l’entreprise, il faut les examiner sous un angle nouveau : celui de la théorie des options.

Innover dans l’analyse

En effet, pour prendre des décisions, les responsables d’entreprise doivent avoir recours à une méthode plus appropriée aux activités de commerce électronique que la méthode classique d’actualisation des cash flow. En raison de la nature même de la nouvelle économie ?” évolution permanente, risque élevé ?” le lancement d’un projet e-commerce doit être analysé selon une méthode radicalement nouvelle. Il exige également des outils techniques inédits pour créer de nouveaux modèles d’échange face à des opportunités elles-mêmes en constante mutation.Dans la nouvelle économie, les chefs d’entreprise se voient confrontés à un choix proche du “tout ou rien” : soit engager des fonds importants dans un projet hautement spéculatif, dont ils n’appréhendent pas suffisamment les risques, soit y renoncer purement et simplement. Il ne semble pas y avoir de juste milieu. Mais si l’on considère qu’un projet d’investissement est en quelque sorte une option d’achat, l’entreprise a la possibilité ?” et non l’obligation ?” d’acheter les actifs d’exploitation d’une nouvelle entreprise.Dans un tel contexte de volatilité, le risque que présente un projet internet est largement inconnu.Or l’évaluation par la théorie des options tient non seulement compte du risque, mais aussi de l’incertitude du projet, exprimée par la fluctuation des bénéfices escomptés et non pas par le risque d’échec du projet. Plus la rentabilité potentielle du projet est élevée, plus grande est la valeur de l’option. Les initiatives internet ne sont donc pas indûment pénalisées pour leur incertitude et les responsables de l’entreprise peuvent prendre en toute connaissance de cause la décision de les poursuivre ou non.

Au-delà des chiffres

Toutefois, on ne doit pas être obnubilé par les chiffres, car le jugement personnel doit jouer un rôle important. Les risques présentés par un projet demeurent en grande partie inconnus et les prévisions financières ne sont pas assez précises pour donner des chiffres définitifs.Les calculs prévisionnels ne sont pas pour autant à jeter aux orties. Ils restent de mise pour évaluer les opportunités de la nouvelle comme de l’ancienne économie. Mais leur seul intérêt est d’aider les décideurs à considérer les projets comme des investissements étalés dans le temps. Il faut mettre en place une procédure de suivi permanent et de bilans périodiques permettant de prendre des décisions selon des critères essentiels. Chaque décision est différente et peut entraîner une nouvelle injection de capitaux, une modification radicale du projet ou son arrêt pur et simple.

Trois étapes

Cette approche est celle des fonds de capital-risque dans la gestion de leurs placements : l’investissement initial dans une jeune pousse permet parfois tout juste à cette entreprise d’élaborer son modèle économique. Dans un deuxième temps, grâce au financement, l’entreprise peut développer sa technologie. Une troisième étape doit lui permettre, par exemple, de saisir une opportunité sur un marché très dynamique.* partner daccenture

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François Valérian*