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La technologie DSL progresse, les services piétinent

Le SDSL a subi les ratés du dégroupage. Il pourrait être relancé par LDCOM et Colt, et par une offre de France Télécom. Pour le futur, l’agrégation de plusieurs paires téléphoniques et le VDSL dessinent un DSL à hauts débits.

Six cents lignes dégroupées, dont les trois quarts pour le seul Colt Telecom, tel est le maigre bilan du dégroupage. Au banc des accusés, les contraintes imposées par France Télécom, notamment hors des grands centres urbains, où peu d’opérateurs mutualiseront les investissements. T-Systems a ainsi jeté l’éponge, tandis qu’Easynet cible uniquement le centre de Paris. À l’inverse, LDCOM a franchi le pas, et Colt affiche une volonté forte.Grâce au dégroupage, le SDSL (Symmetric DSL) sort enfin des limbes, même si seulement la moitié des lignes dégroupées fournit un débit symétrique. À l’heure où France Télécom ne fait du SDSL qu’en catimini, les opérateurs adeptes du dégroupage privilégient ce standard pour répondre aux principaux besoins des entreprises. Mais ils évoquent toujours l’intérêt de l’ADSL pour l’accès Internet, le raccordement d’agences et les connexions de type symétrique, dont les flux descendants restent inférieurs à 512 kbit/s.Sous la pression du dégroupage, France Télécom s’apprête à prendre le relais, avec un débit symétrique enfin affiché comme tel, placé sous la bannière du service Turbo DSL existant.

Agréger des paires de cuivre

Au-delà du SDSL, le futur de la paire téléphonique emprunte trois directions. D’abord, celle de l’agrégation de lignes SDSL, actuellement expérimentée chez France Télécom. “Le procédé sera normalisé sur deux paires d’ici au début 2003. Il permettra soit de doubler le débit pour atteindre 4 Mbit/s, soit de conserver 2 Mbit/s, mais en augmentant la distance jusqu’au répartiteur, qui passera à 5 km, contre 3 ou 4 km actuellement “, explique Pierre Jandet, directeur des services de transport de données de France Télécom. Le SDSL multipaire (standardisation prévue fin 2003) poussera encore plus loin cette logique. On parle, en outre, d’ADSL+, connu sous le nom de Deep ADSL chez Alcatel, qui en est l’initiateur. Cette technologie, également en cours de normalisation, atteindra de 8 à 10 Mbit/s en débit descendant (contre 6 à 8 Mbit/s pour l’ADSL) et 1 Mbit/s dans le sens montant (contre 640 kbit/s). Avec, à la clé, des applications de vidéo à la demande.Enfin, à plus long terme, le VDSL (Very high speed DSL) promet des vitesses de 51 Mbit/s dans le sens descendant et de 2 à 5 Mbit/s dans le sens montant. Seul problème : la distance de 2 km jusqu’au répartiteur est théorique et descendrait vite sous les 500 m. “Moyennant une évolution logicielle, nos DSLam supporteront l’ADSL+ et le VDSL, tandis que Thomson multimedia va lancer des modems compatibles. Mais, l’avènement de ce standard passera par l’évolution des applications “, prévient Bernard Grave, directeur marketing d’Alcatel. Les opérateurs se montrent effectivement réservés. “Nous réfléchissons au VDSL, mais notre priorité est de réussir le dégroupage “, explique Michel Paulin, responsable des services IP de LDCOM. Et Pierre Jandet d’ajouter : “Les contraintes de distance limiteront l’usage du VDSL.”

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Thierry Lévy-Abégnoli