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La RIAA veut faire taire LimeWire

L’industrie du disque américaine poursuit en justice l’éditeur du logiciel de partage de fichiers LimeWire. Ses homologues, Grokster, Kazaa ou iMesh, sont déjà rentrés dans le rang.

Grokster, Kazaa, eDonkey, iMesh… et maintenant LimeWire. La liste des éditeurs de logiciels de partage de fichiers à subir les foudres de l’industrie américaine du disque s’allonge. Quatre majors ont, par l’intermédiaire de la RIAA
(Recording Industry Association of America), entamé des poursuites judiciaires à l’encontre de Lime Group. L’éditeur new-yorkais produit LimeWire, un logiciel de peer to peer utilisé par certains sur le
réseau Gnutella pour échanger illégalement des fichiers protégés par un copyright.A l’instar des éditeurs d’eDonkey, de Bearshare ou d’iMesh, Lime Group avait été sommé par courrier en septembre 2005 de trouver une solution pour faire cesser l’utilisation de son logiciel à des fins illégales. La création de filtres
avait été à l’époque évoquée. Mais, selon la RIAA, près d’un an après cet ultimatum, aucune restriction n’a été mise en place sur le logiciel pour empêcher l’échange de fichiers protégés. Lime Group ‘ engendre des bénéfices
sur le dos de la communauté musicale. Ceci est dommageable et ne nous laisse pas d’autre choix que d’entamer des poursuites judiciaires pour protéger les droits et les moyens de subsistance des artistes ‘,
justifie
l’association dans un communiqué.L’industrie du disque attaque l’éditeur pour violation du droit d’auteur et lui réclame 150 000 dollars de dommages et intérêts pour chaque chanson téléchargée illégalement.

Les éditeurs plient sous la pression judiciaire

Déjà en dix mois, sous la pression des majors, de nombreux éditeurs de logiciels de partage de fichiers sont rentrés dans le droit chemin. Un changement de politique motivé par une décision de justice dans
l’affaire Grokster. Le 27 juin 2005, la Cour suprême des Etats-Unis a estimé que les éditeurs étaient responsables de l’usage qui était fait de leurs logiciels.Leur réaction ne s’est pas fait attendre. Cinq mois plus tard, iMesh était le premier à rentrer dans le rang. Il a construit un service de téléchargement légal de quelque deux millions de titres. Quant à Grokster, son PDG a fondé une
nouvelle société du nom de Mashboxx en utilisant les actifs du réseau peer to peer, avec laquelle il tente de se refaire une virginité. Mais son service de téléchargement musical, en test depuis plusieurs mois, se fait attendre.
Deux majors seulement, Sony BMG et EMI, ont accepté d’y mettre en vente les titres de leur catalogue.De son côté, Free Peers, l’éditeur de Bearshare, a jeté l’éponge. Il a cédé ses actifs à iMesh, non sans avoir payé à la RIAA la somme de 30 millions de dollars. Plus récemment,
l’éditeur de Kazaa a signé un accord à l’amiable avec l’industrie du disque pour mettre fin aux poursuites judiciaires. Sharman Networks a accepté de verser la somme rondelette de
115 millions de dollars en dédommagement. Il s’est par ailleurs engagé à rendre son logiciel 100 % légal.Lime Group, n’a quant à lui pas fait part à ce jour de ses intentions.

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Hélène Puel