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La récupération de données ne connaît pas la crise

Sur le salon FIHT Comdex (Seti), les services de récupération de données se mettent au service du particulier comme du grand compte.

Formatage accidentel de disque, contamination par un virus, destruction malveillante de fichiers… De l’étudiant ayant perdu sa thèse à cause d’une panne de disque dur, au grand compte voulant récupérer des données stratégiques, les sociétés spécialisées dans la récupération de données se portent bien, comme en témoignent les acteurs présents à la Seti.Malgré la généralisation des outils de sauvegarde en entreprise, les sociétés spécialisées dans la récupération de données connaissent une forte croissance de leurs activités. “Notre société a enregistré une croissance de 32 % sur ce marché en 2001, se félicite Paul Dujancourt, gérant de Ontrack France. Les entreprises basculent de plus en plus vers une politique de “zéro papier”. Toute perte de données devient ainsi problématique”, analyse-t-il.

Des disques durs moins fiables qu’auparavant

Un avis partagé par Aristide Matias, directeur de la division récupération de données chez L2S, qui impute aussi ce phénomène à une baisse de fiabilité des équipements de stockage. “Les disques durs tombent plus facilement en panne aujourd’hui qu’il y a cinq ans, remarque-t-il. Les constructeurs ont densifié leurs équipements : le nombre de secteurs des disques et la vitesse des têtes de lecture ont augmenté. Dans le même temps, ces équipements ont réduit de taille. Du coup, une petite rayure ou un mauvais positionnement des têtes entraînent immédiatement de gros dégâts”, analyse-t-il.Sur le salon FIHT Comdex, la société Ontrack démontre un nouveau service de récupération des données à distance, la Remote Data Recovery (RDR) par l’intermédiaire d’un modem. “Dans le cadre d’une panne logique (formatage accidentel, attaque virale, secteurs défectueux, etc.), nous nous connectons à l’ordinateur du client et réparons à distance les structures de données de son disque. Cela lui évite de se déplacer et réduit le temps d’interruption de son travail”, explique Paul Dujancourt.

Après la récupération, la destruction certifiée de données…

Plus étonnant, la société SOS Disque Dur propose un service de ” destruction sécurisée de données sensibles et confidentielles “, avec remise d’un certificat de destruction. “Je suis le seul à délivrer ce service en France, explique Pierre Husson, dirigeant et unique employé de l’entreprise. Le disque dur est remis à neuf et réécrit à 100 % grâce à sept formatages successifs, contrairement à un formatage standard qui ne détruit pas les fichiers, mais se contente d’en effacer l’en-tête”, précise-t-il.Malgré le côté artisanal de l’entreprise, la prestation offerte par Sos Disque Dur fait appel à un appareil sophistiqué, agréé par le département américain de la Défense. De fait, des grands groupes comme Alstom, Cap Gemini, BMW, Danone, France Télécom, Vivendi Universal ou encore la Défense nationale font appel aux services de Sos Disque Dur, qui réalise également des prestations de récupération de données. Autre preuve de sérieux, Pierre Husson est également agréé expert judiciaire auprès de la cour d’appel de Paris, dans le cadre d’enquêtes judiciaires nécessitant la collecte de dates de connexions Internet sur les matériels informatiques.

De quelques heures à quelques jours d’intervention

Les spécialistes de la récupération de données distinguent deux grands types d’intervention. D’un côté, les pannes logiques, considérées comme simples et résolues en l’espace de quelques heures ou quelques jours, selon le volume de données à traiter et l’ampleur des dégâts. De l’autre, les pannes physiques qui nécessitent de démonter manuellement les disques en laboratoire. Dans ce dernier cas, la récupération des données peut prendre plusieurs jours, voire une semaine. Les prestataires de services de récupération de données traitent tous types de matériels (du disque dur d’ordinateur portable aux disques RAID) et tous types d’OS (MacOs, Windows, Unix/Linux, etc.). Les tarifs sont difficilement comparables, certaines sociétés facturant au volume de données récupérées, d’autre à l’acte, etc.Tous les prestataires proposent également des formules express en cas de récupération de données très urgentes. Des cas plus fréquents qu’on ne le croit : “J’ai récemment eu le cas d’un employé d’hôtel, licencié, qui avait effacé toutes les données de son établissement avant de partir. Réservations, factures, paies du personnel… vous imaginez l’urgence qu’il y avait à réparer”, conclut Pierre Husson.

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Antonin Billet