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Impression : La PS Vita, dernière console portable pour gamer ?

La PlayStation Vita sera en vente le 22 février. Nous l’utilisons depuis une quinzaine de jours et elle tient les promesses. Mais sera-ce suffisant pour l’imposer dans un marché dont l’évolution s’accélère ?

Un brin de polémique ne nuit pas. La PlayStation Vita par ses caractéristiques, son catalogue, son ergonomie a tout d’une console portable pour gamer. Puissante, elle l’est assurément. De longues et plaisantes heures passées à arpenter Uncharted Golden Abyss suffisent pour lui souhaiter un avenir glorieux. Ergonomique, elle l’est également. Sa taille et sa forme la font bien tenir en main. Son poids n’est pas gênant pour jouer longuement, même allongé. Son écran tactile large est confortable, lumineux et reste lisible même en plein jour, en extérieur. Son dos tactile, lui aussi, apporte le petit brin de folie et d’innovation qu’on apprécie dans certains jeux. Les deux caméras pourront éventuellement enrichir le gameplay à coup de réalité augmentée et d’interaction avec l’environnement.

L’amour du stick

Mais c’est évidemment l’arrivée de ses deux sticks qui fait s’empourprer de joie les gamers. Enfin, des caméras libres, enfin plus de précision, enfin l’impression de pouvoir jouer dehors, en déplacement comme chez soi, sur sa console de salon. Et en ça, la fonction Cross Play, qui permet de commencer une partie sur la PS3 pour la continuer sur la PS Vita, montre clairement la proximité entre ces deux consoles.

C’est une évidence, cette console est pour ceux pour qui le jeu est quelque chose avec lequel on ne plaisante pas. Les prix pratiqués, 250 euros pour la version Wi-Fi et 300 euros pour la version Wi-Fi 3G, le prouvent douloureusement.

La PlayStation Vita répond plus à l’attente du “core gamer” que la Nintendo 3DS à son lancement, si on souhaite pousser un peu plus loin la polémique. Son catalogue au lancement est bien plus riche et comporte bon nombre de titres, qui valent à eux seuls l’achat de la console. Uncharted en tête, c’est évident mais aussi Virtua Tennis, dans son genre ou FIFA, pour rester sportif. Sans oublier l’essentiel WipeOut 2048 et sans oublier non plus les grands titres qui viendront plus ou moins prochainement enrichir ce “line-up” de 53 titres disponibles au lancement, pour 30 à50 euros, soit sous forme matérielle, soit au téléchargement sur le Sony Entertainment Network.

Le SEN qui se pare en sus de fonction de jeux en ligne comme sur une console fixe et promet d’emblée de belles aventures en ligne. Oui, la PlayStation Vita a tout de la première console portable pour gamers.

Terrain miné

C’est d’ailleurs d’autant plus flagrant qu’elle ne convainc pas du tout, ou peu, pour tout ce qui touche aux autres fonctions surajoutées à ses capacités ludiques. Si regarder un film sur l’écran OLED est un bonheur, le nombre de formats de fichiers supportés bien trop faibles est une première frustration. Le navigateur Web est non seulement trop limité (pas de Flash et du HTML très mal supporté) mais sa lenteur, même en Wi-Fi, renvoie aux premières heures des smartphones.

Enfin, autant l’ergonomie de la partie jeu est très honnête autant le clavier est une plaie sans nom à utiliser via l’écran tactile. Pourquoi donc avoir voulu à tout crin injecter ses fonctions au rabais ? Est-ce si grave de ne pas pouvoir surfer sur une console ? Un bon store de jeux ne suffit-il pas ? Et justement, en plus de jeux, le Sony Entertainement Network permettra de télécharger des applications “sociales” : Twitter, Facebook, etc. Peut-on y voir autre chose que la volonté de coller aux usages des smartphones, comme pour tenter de les concurrencer sur leur territoire ? Se pourrait-il que Sony dote sa console de gamer de telles fonctions pour les attirer, pour tenter de les éloigner de leurs téléphones portables qui permettent de jouer ? George Fornay, alors président de Sony Computer Entertainment France, nous disait il y a quelques mois que selon lui les smartphones ne sont pas des concurrents de ses consoles. Au contraire, ils seraient plus un moyen de recruter de nouveaux joueurs…

La der des der

Malgré cette réponse rassurante, il est difficile de croire que Sony ne prend pas ombrage du grignotage de ses parts de marché par les téléphones intelligents et les tablettes. Nous vient alors l’envie de tenter de comparer les deux modèles d’appareils et de constater que la PS Vita, aussi puissante soit-elle actuellement, risque de ce côté-ci d’être rapidement détrônée. Par ailleurs, les verrous matériels impliqués par l’utilisation de cartes propriétaires pour le stockage des jeux, donne à penser que Sony est sur la défensive. Ce que Sony confirme d’ailleurs en indiquant que c’est pour gagner un peu de temps face aux pirates. Reste à la nouvelle PlayStation portable son ergonomie et la qualité et la richesse de son catalogue. Pour la première, les smartphones avec leurs écrans tactiles ne pourront pas rivaliser de suite, pour ce qui est du catalogue, c’est moins sûr quand on voit l’empressement des grands éditeurs à se tourner vers ce marché florissant.

Alors est-ce que la PlayStation Vita est à la fois la plus récente et la dernière représentante des consoles portables de gamers ? En tant que joueurs, nous espérons que non, mais rien n’est moins sûr. En tout cas, si c’est la fin, Sony y a mis la manière et sort une console qui a du panache.

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Pierre Fontaine