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La NSA reconnaît avoir récolté « par erreur » des communications entre Américains

L’information était encore une supposition il y a quelques jours. Des officiels américains ont admis cet « espionnage » de leurs concitoyens.

Il y a une semaine à peine, le Washington Post dénonçait des milliers d’infractions sur le respect de la vie privée commises par l’Agence nationale de sécurité (NSA). Le 21 août 2013, des responsables américains ont admis que l’organisme avait bien violé la loi encadrant la surveillance des communications électroniques entre Américains entre 2008 et 2011.

Cette surveillance excessive était « la conséquence d’un problème technologique (…) et non d’un excès de la NSA », a expliqué un responsable sous couvert d’anonymat. Des propos que le Wall Street Journal attribue au conseiller général du bureau du renseignement national américain, Robert Litt.

C’est la déclassification de plusieurs documents secrets qui a entraîné ces révélations. L’un d’eux est une décision de justice, rendue par un juge de la Foreign Intelligence Surveillance Court (FISC), le tribunal chargé de superviser les écoutes et de valider ou rejeter les programmes de la NSA. Celle-ci mettait fin en 2011 au programme, jugé illégal au regard des protections constitutionnelles garanties aux Américains.

56 000 courriels entre Américains interceptés

Pendant trois ans, la NSA avait intercepté les données internationales passant par les réseaux de fibre optique américains, mais n’aurait pas été capable de séparer les communications d’étrangers et celles d’Américains. Quelque 56 000 courriers électroniques entre citoyens américains auraient ainsi été récoltés par la NSA, selon le FISC, alors que la loi américaine exige des mandats individuels dès que la surveillance concerne des Américains ou des étrangers se trouvant sur le territoire américain.

Dans son édition du 21 août, le Wall Street Journal explique que le système de surveillance de la NSA couvre environ 75 % des communications Internet aux Etats-Unis d’où quelques « fautes et erreurs » de temps à autre selon Robert Litt. Mais pour le FISC, « lorsqu’un système récolte autant de données américaines, cela ne tient plus de l’erreur technique ».

Le Monsieur vie privée de la NSA, nommé il y a dix jours, a bien du travail devant lui !

Lire notre dossier complet sur le scandale Prism.

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Cécile Bolesse, avec AFP