Passer au contenu

La musique illégale d’Allofmp3.com toujours hors d’atteinte des majors

La Fédération internationale de l’industrie phonographique affirme l’illégalité du site russe de téléchargement à prix cassés. Deux actions judiciaires sont en cours sur place.

C’est une situation plutôt étrange pour l’industrie mondiale de la musique. En ces temps de discours et d’actions judiciaires contre les internautes qui abusent du peer to peer, les maisons de disques se révèlent
impuissante face au site russe Allofmp3.com. Ouverte au début des années 2000, cette plate-forme de téléchargement de musique propose des albums du monde entier à des prix pour le moins cassés.Et pas seulement des fonds de catalogue : le dernier Red Hot Chili Peppers est proposé à 3,45 dollars, le dernier Pearl Jam à 1,40 dollar, quant à l’album des Raconteurs (groupe créé autour du chanteur et guitariste des
White Stripes), lui aussi tout récent, on le trouve à 0,95 euro ! La variété française est aussi représentée. Pascal Obispo est là, entre 1,15 et 3,58 euros, et l’album le plus cher de Julien Clerc est à 1,57 euro… Quant aux
morceaux, téléchargeables à l’unité, ils dépassent rarement les dix centimes.Sauf que l’industrie du disque, qui conteste depuis longtemps la légalité du service, ne décolère pas. La Fédération internationale de l’industrie phonographique (Ifpi) va jusqu’à affirmer, dans un communiqué daté du 2 juin, que
‘ Allofmp3.com n’est un service légal ni en Russie ni nulle part ailleurs ‘. Jusque-là, c’était surtout la faculté du site à proposer de la musique hors de Russie qui était critiquée.

Imbroglio juridique

Depuis ses débuts, le site se défend en affirmant, dans sa Foire aux questions (FAQ), agir en vertu d’une licence de la Russian Multimedia and Internet Society (ROMS) qui reverse les droits. Mais selon l’Ifpi, le
site continue à distribuer de la musique sans aucune autorisation des ayants droit et sans que la ROMS ne reverse rien à personne, faute d’accord avec les maisons de disques ou les sociétés de gestion de droits.Si les maisons de disques sont dans l’impossibilité de poursuivre le site hors des frontières russes, l’Ifpi rappelle que deux procédures judiciaires au pénal ont quand même été engagées sur place. L’une contre l’ancien dirigeant de la
société-mère d’Allofmp3.com, MediaServices, dont le procès est en cours à Moscou. L’autre, à l’encontre de l’actuel dirigeant, est toujours en phase d’instruction.Les deux actions ont été lancées en mai 2006. L’an dernier, l’Ifpi avait essuyé un premier échec. Elle avait porté l’affaire devant la justice russe fin février 2005, mais début mars, le procureur estimait qu’il n’y avait
pas matière à poursuivre le site. Selon lui, la législation russe encadrait le copyright pour les CD et DVD, mais ne disait rien sur Internet.Tout cela ne semble pas vraiment effrayer le site. En mars dernier, il a lancé une version de test de son applicatif de gestion de téléchargement, AllTunes. Dont le nom mais aussi le design et la charte graphique rappellent furieusement
iTunes, le logiciel du même type dApple… De quoi se faire de nouveaux amis.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Arnaud Devillard