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La maintenance ne passionne plus les SSII

La consolidation de ce marché s’est accélérée ces derniers mois, les SSII traditionnelles se débarrassant de ce genre d’activité.

La consolidation du marché de la maintenance et du support connaît un coup d’accélérateur. En France, en 2006, trois opérations majeures (1) ont eu lieu. La cession de l’entité EDS GFS (pour Global Field Services) à
l’allemand A&O Group en fin d’année étant de loin la plus représentative. Quasiment en catimini, EDS s’est, en effet, séparé de cette activité, qui, en Europe, emploie 3 000 salariés, et 900 dans l’Hexagone
 ?” soit près du quart des effectifs français de la deuxième SSII mondiale. En France, cette structure destinée aux services dits de proximité est issue du rapprochement, en 2004, entre la société Memorex et la Française de maintenance, à
l’origine une coentreprise entre EDS et le groupe la Française des jeux.Les raisons de l’abandon de la maintenance par EDS sont sensiblement les mêmes que celles qui, quelques mois plus tôt, ont poussé Capgemini à revendre cette activité à Unisys. Les marges dans ce domaine ?” surtout sur
le segment de la maintenance de parc micro ?” sont trop faibles pour qu’une SSII reste sur ce créneau.Au-delà, le métier de mainteneur, qui suppose des interventions ponctuelles sur site, devient difficilement compatible avec celui de vendeur de prestations intellectuelles. ‘ Il exige des centres de réparation et
des structures assez lourdes,
observe Ronan Mevel, analyste chez PAC. Sur l’entrée de gamme, le métier de mainteneur devient de plus en plus un métier de logisticien. ‘ Plus besoin de savoir
réparer un PC. On préfère aujourd’hui l’échange standard ou le service à distance.

La maintenance de serveurs haut de gamme est plus rentable

Entamée il y a quelques années, la consolidation pourrait s’amplifier, selon le cabinet PAC, qui a publié en décembre dernier une étude sectorielle sur le marché français de la maintenan­ce. Ce dernier représenterait un volume
d’affaires de 2,2 milliards d’euros en 2006. Il a néanmoins enregistré une décroissance de 1,5 % sur l’ensemble de l’année dernière.En fait, il s’agit d’un marché à plusieurs vitesses, la rentabilité variant en fonction du type de plate-forme utilisée. Les marges sur la maintenance de PC se restreignent : les revenus ont ainsi régressé de 8 %
en 2006 sur ce segment, toujours selon PAC. Les sociétés positionnées sur la maintenance de serveurs haut de gamme s’en sortent mieux.Il reste toutefois une place pour les acteurs de la maintenance micro. A condi­tion de rayonner sur tout le territoire hexagonal et de savoir monter en valeur ajoutée : déploiement sur site, services de téléassistance, de
déploiement de logiciels à distance, etc. La tendance consiste ainsi à englober la maintenance du poste de travail dans des contrats d’infogérance. ‘ La maintenance peut s’avérer une porte d’entrée vers
l’infogérance d’infrastructures, notamment dans les PME ‘,
relève Ronan Mevel. En France, Osiatis a pris cette orientation. L’ex-Thomainfor (ex-filiale de Thomson CSF), autrefois moribond avant
d’être racheté par Butler Capital Partners, s’est appuyé sur sa base installée de clients en maintenance pour développer l’infogérance d’infrastructures. Et la tierce maintenance applicative depuis le rachat de la SSII
Focal.(1*) Getronics France vendu à APX Synstar, l’activité maintenance de Capgemini à Unisys, et EDS GFS à A&O Group.

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Olivier Discazeaux