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La junte birmane bloque Internet pour étouffer la ‘ révolution safran ‘

Déjà difficile depuis le milieu de la semaine, l’accès au Réseau est coupé. Officiellement, à cause d’un ‘ câble sous-marin endommagé ‘.

Après avoir réprimé dans le sang les manifestations pacifiques qui se déroulaient depuis un mois, la junte militaire au pouvoir en Birmanie a semble-t-il décidé de s’en prendre aux moyens de communication. Mercredi 26 septembre,
l’association Reporters sans frontières (RSF.org) dénonçait déjà la coupure de la plupart des téléphones portables du pays.Aujourd’hui, c’est Internet qui est visé. La principale liaison avec le pays serait actuellement coupée. La faute à ‘ un câble sous-marin endommagé ‘, indique un responsable birman des
télécoms, cité par l’AFP. Mais la coïncidence ne trompe personne… Il faut dire que, depuis son introduction dans le pays en 2001, Internet n’a jamais vraiment été à la fête.Pour RSF, qui classe la Birmanie parmi les ‘ treize trous noirs ‘ du Réseau, l’attitude du gouvernement local n’aurait rien à envier à ses voisins chinois ou vietnamiens : ‘ Les
coûts de connexion à domicile étant prohibitifs, c’est donc sur les cybercafés que se concentre la surveillance de la junte militaire. ‘

Contrôle absolu

Ces établissements ont pour consigne de faire des captures d’écran toutes les cinq minutes pour surveiller l’activité de leurs clients, poursuit l’association. L’accès aux sites d’opposition est également contrôlé, notamment grâce à un
système acheté à l’entreprise américaine
Fortinet. Il n’est pas possible d’utiliser les webmails (de type GMail, Yahoo! ou Hotmail).Et, pour qui en douterait encore, le secteur des télécommunications est étroitement contrôlé par le pouvoir. Le pays ne compte que deux fournisseurs d’accès à Internet. Le premier dépendant directement du ministère des
télécommunications et le second, Bagan Cybertech, étant dirigé par le fils du Premier ministre. Au-delà de la censure exercée, cette politique présente aussi l’intérêt de faire rentrer de l’argent dans les caisses d’un régime qui compte parmi les
plus corrompus au monde.

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Philippe Crouzillacq