Passer au contenu

La gestion du risque appliquée à l’informatique

Le Giga Group a mis au point une méthode qui permet d’évaluer l’opportunité et la rentabilité d’un projet informatique par rapport aux attentes clés de l’entreprise.

Entre une conjoncture économique qui ne cesse de se tendre et une majorité de patrons qui, en France, appréhende encore l’informatique seulement comme un support d’activité, les vieux démons d’une informatique, simple poste de coûts, resurgissent. C’est pourquoi il est urgent selon Jean-François Oppliger, analyste au Giga Group, de montrer que les investissements informatiques contribuent au développement de l’entreprise. Intervenant à la table ronde organisée à Paris, la semaine prochaine, par l’Association française de l’audit et du conseil informatiques, il défend en effet l’idée d’une contribution de l’informatique chiffrable et quantifiable. “Il est toujours possible d’en chiffrer la valeur, même dans le cas de l’infrastructure, précise-t-il. Mais toute la difficulté consiste à impliquer les directions opérationnelles qui doivent en fournir les éléments de mesure.”

Un investissement comme les autres

Appelée TEI, la méthode du cabinet d’analyse s’appuie sur les travaux d’économistes. Elle permet d’identifier et de mesurer de façon précise les coûts, les bénéfices et, surtout, les risques, pour l’entreprise dans son ensemble, d’un projet informatique (supérieur à 100 000 euros). Principe : comme tous les autres investissements, les projets informatiques sont analysés en fonction de leur apport direct sur le chiffre d’affaires de l’entreprise, la valorisation de son capital humain, l’accroissement de sa clientèle, la réduction de ses coûts (hors du périmètre du service informatique lui même)…“Dans les sociétés qui marchent le mieux, le DSI gère un portefeuille d’investissements qui, à l’instar d’un portefeuille financier, permet de prendre la mesure des risques et de l’impact sur le fonctionnement de l’entreprise”, poursuit Jean-François Oppliger. Au total, une dizaine d’attentes clés sont ainsi répertoriées et le projet informatique doit pouvoir jouer au moins sur l’une d’entre elles.

Un dossier économique difficile à élaborer

Dans cette démarche qui consiste à quantifier dans un dossier économique (Business Case) l’apport du projet par rapport aux attentes clés de l’entreprise, puis à en mesurer les bénéfices à l’aide d’indicateurs (quatre au maximum), l’une des plus grandes difficultés est d’impliquer les utilisateurs. Combien de clients supplémentaires un centre d’appel sera-t-il capable d’amener ? A quelle réduction des stocks peut prétendre une application de gestion de la chaîne logistique ? Les utilisateurs sont les seuls, en effet, selon Jean-François Oppliger, capables de fournir ces éléments chiffrés. En France, 40 % environ des directions informatiques élaborent un dossier de ce type selon l’analyste du Giga Group. Et 20 % seulement dans le meilleur des cas en mesurent les bénéfices…

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Andrée Muller