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La France, premier pays à se doter d’outils fiables de mesure de débit Internet

Le gendarme des télécoms nous explique pourquoi les consommateurs vont enfin pouvoir comparer sereinement les connexions Internet des différents opérateurs. Une API est en préparation pour les box et un code de bonne conduite a été adopté par des acteurs comme nPerf.

« Bouygues Telecom propose aujourd’hui les meilleurs débits FttH », « Free est l’opérateur qui offre le meilleur débit en FttH », « SFR leader du très haut débit », etc.. A écouter les FAI français, tous offrent la meilleure qualité de service d’accès à l’Internet fixe. Nous allons enfin pouvoir le vérifier grâce à des outils fiables de mesure.

Offrir aux consommateurs un « Yuka de l’Internet »

Après deux ans de concertation et de travail entre les applications de speed test, les FAI, des associations de consommateurs, des acteurs académiques et l’Arcep, une API devrait être lancée d’ici un an sur les box pour établir des mesures plus sûres. Et un code de bonne conduite a été adopté par une liste d’acteurs révélée aujourd’hui. C’est une première au monde. « Nous allons apporter aux consommateurs un véritable Yuka de l’Internet », s’enthousiasme le président de l’Arcep Sébastien Soriano. Car le but ultime, c’est de mieux éclairer les internautes.

Sébastien Soriano.
Arcep – Le président de l’Arcep Sébastien Soriano.

Il était bien entendu déjà possible d’effectuer des mesures chez soi et d’accéder à des classements nationaux établis par ces mêmes applications de speed test, mais la situation était loin d’être satisfaisante pour le gendarme des télécoms qui nous avait déjà accordé une interview à ce sujet l’année dernière. « Les outils de test étaient déjà bons sur le mobile parce qu’ils se situent dans le cadre d’un écosystème Android ou iOS avec des échanges d’informations, des sdk installées avec des applications partenaires, des tests actifs ou passifs », nous explique Sébastien Soriano. «  Mais aucun comparateur fixe n’était au niveau jusqu’à maintenant et capable d’apporter une information pertinente pour les utilisateurs. Ce n’est pas de leur faute. Il a fallu compléter leur niveau d’information », complète-t-il.

Les internautes se connectent tous depuis un environnement différent ce qui rend les mesures de leur accès à Internet complexe.
L’Etat d’Internet en France. Rapport d’activité 2019, l’Arcep. – Les internautes se connectent tous depuis un environnement différent ce qui rend les mesures de leur accès à Internet complexe.

Une interface logicielle imposée dans les box

Il fallait non seulement parvenir à prendre en compte l’environnement spécifique de l’internaute mais aussi mettre à plat les méthodes. Pour le premier volet, c’est le choix d’une interface logicielle commune à tous qui a été retenu. Elle sera testée d’ici un an directement dans les box par les FAI et elle sera accessible aux outils de speed test. « Les FAI vont avoir l’obligation d’implémenter une API dans leur box qui va transmettre une sorte de carte d’identité de l’accès précisant la technologie, les débits souscrits, les débits maximum, l’activation du Wi-Fi ou encore la présence de cross trafic », détaille le président de l’Arcep. Les box 4G, qui représentent un marché résiduel, sont exclues pour le moment de cette décision juridique. Mais le texte prévoit que les futures box 5G s’y conforment.

La façon dont va fonctionner l'API.
L’Etat d’Internet en France, rapport d’activité 2019, l’Arcep. – La façon dont va fonctionner l’API.

En lançant l’outil de mesure, on enverra une requête à l’API. Certaines informations seront disponibles nativement, comme la technologie d’accès, d’autres seront transférées du système d’information des opérateurs à la box comme le débit souscrit par l’abonné. Il n’est bien entendu pas question de collecter de la data sur le contenu des connexions des utilisateurs.

La liste des premiers outils conformes

Concernant les méthodes, un code de bonne conduite a été élaboré et partagé au mois de décembre 2018. Ceux qui l’adoptent s’engagent notamment à faire toute la transparence sur leur protocole de test. Mais aussi à respecter certains impératifs, comme des mesures de débit de plus de 7 secondes avec un minimum de 100 Mo de données. Une  première liste d’acteurs le respectant est publiée aujourd’hui. La voici :

  • nPerf
  • Speedtest UFC-Que Choisir
  • DébitTest60 (développé par Qosi pour 60 millions de consommateurs)
  • 4GMark (Qosi)
  • IPV6-test

Le code de bonne conduite concerne aussi les applications qui testent la connexion mobile et a été signé par les mêmes acteurs, à l’exception d’UFC-Que Choisir qui n’est pas encore présent sur le mobile.

« Nous serons vigilants sur la façon dont les comparateurs présenteront les classements des applications de test et nous pourrons sévir éventuellement si cela ne correspond pas à la réalité », prévient Sébastien Soriano.

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Amélie CHARNAY