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La France impuissante face à Echelon

Un rapport commandé par l’Assemblée nationale dresse un bilan alarmant des menaces posées par le réseau d’écoutes américain Echelon.

Le rapport d’information rédigé par le député Arthur Paecht sur le réseau Echelon se donne une vocation pédagogique. Il examine sous toutes les coutures l’implantation tentaculaire de ce réseau planétaire. Né à l’aube de la guerre froide, le réseau Echelon menacerait maintenant d’étendre son emprise à l’Europe continentale. Sa puissance de feu est sans égal : plus de cinquante milliards de francs de budget, trois millions de messages interceptés par minute, cent vingt satellites espions…Or, depuis la chute du mur de Berlin, Echelon, dont le maître d’?”uvre reste la NSA (National Security Agency), s’est reconverti à l’espionnage industriel. Des entreprises comme Airbus et Siemens compteraient parmi ses victimes. A ce titre, le rapport exige, au nom de l’Union européenne, une clarification du rôle joué par la Grande-Bretagne, celle-ci accueillant la station d’écoutes de Menwith Hill, qui emploie six cents de ses ressortissants. Mais Echelon serait victime de son propre succès et friserait l’obsolescence par saturation, pense Arthur Paecht.Le député passe au crible l’attitude des autorités françaises. Il relève la virulence des politiciens français à l’égard d’Echelon, mais estime dérisoire les budgets consacrés à la sécurisation des systèmes d’information de l’Administration : moins d’un pour cent de la somme dépensée par les Etats-Unis ! Les moyens de surveillance de la France, bien qu’ honorables, sont sans commune mesure avec ceux d’Echelon. A l’image de ses partenaires, il enjoint aussi la France à se doter d’une commission de contrôle parlementaire des services de renseignements.Il est peut-être trop tard pour la mise en ?”uvre d’un réseau européen concurrent d’Echelon. Car, la prédominance américaine menace de faire entrer le loup dans la bergerie. Le député fustige les défauts, synonyme de trappes, délibérément introduits dans des logiciels américains, notamment ceux de Microsoft. L’émergence de logiciels de cryptage sûrs constitue la vraie parade. La France doit achever, selon lui, sa libéralisation et sensibiliser ces entreprises à ces enjeux. A l’Europe d’élaborer les standards et d’imposer un cadre juridique commun.

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Samuel Cadogan