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La CAO de moyenne gamme séduit les petits ensembliers industriels

Les logiciels de CAO de milieu de gamme traitent de mieux en mieux des assemblages de dizaines de milliers de pièces. Mais avec encore quelques manques.

Les outils de conception assistée par ordinateur (CAO) 3D de milieu de gamme renforcent leur capacité à réaliser de grands assemblages de pièces. Améliorant ainsi tant la facilité d’utilisation que la rapidité. “C’est surtout à la demande des utilisateurs que nous avons observé des évolutions dans ce sens chez Solidworks, dans les versions disponibles depuis 2000”, explique ainsi Jean-Louis Iwaniack, responsable du bureau d’études de Franc-Comtoise Industrie, une société spécialisée dans la chaudronnerie lourde et les équipements spéciaux. Parmi les fournisseurs de ce type d’outils se trouvent aussi des sociétés comme EDS et Autodesk. Mais chacun fait évoluer ses produits de manière différente pour mieux traiter les assemblages volumineux.

Un gain de temps pour la fabrication

“Après avoir essayé pendant trois semaines la solution Solid Edge, d’EDS, nous avons finalement installé il y a huit mois Solidworks, de l’éditeur éponyme, explique Abdelali Benabid, directeur général de la société marocaine Dimeca. Il est plus convivial, plus simple d’apprentissage et d’utilisation. Nous l’avons d’abord testé dans un projet qui assemblait plus de dix-huit mille pièces. Il nous a permis de déceler les incompatibilités et les interférences d’assemblage avant le moulage des pièces. Cela réduit drastiquement le nombre de retouches une fois la fabrication du prototype terminée. Globalement, l’outil nous a fait gagner un mois de travail pour la fabrication de machines de lavage de bouteilles de gaz butane.”Car Solidworks s’est adapté aux grands assemblages, comme le note Jean-Louis Iwaniack. “Il intègre des fonctions telles que la gestion des configurations, les composants allégés, le Rapidraft (fonction facilitant le passage du 2D au 3D avec récupération des cotes ?” NDLR) et l’optimisation graphique.” Toutes ces nouveautés font gagner du temps à l’utilisateur. La gestion des configurations, existante depuis 1999, accélère l’affichage : les pièces dont le concepteur n’a pas besoin ne sont pas chargées. L’allègement des composants, suivant le même principe, n’affiche pas toutes les fonctions liées à un composant. Par exemple, la demande d’un écrou n’affiche pas les fonctions de taraudage, d’extrusion et de perçage.

Des fonctions importantes manquent encore

D’autres améliorations seraient cependant les bienvenues. “La gestion des enveloppes, de même que ” les répétitions de répétitions ” ne sont pas disponibles”, note Jean-Louis Iwaniack. Cette dernière fonction est également demandée par les utilisateurs d’Inventor, d’Autodesk. “Elle nous fait défaut, ainsi que d’autres, telle celle qui facilite la pose de contraintes”, explique Bernard Bonnet dirigeant de la société Fubo, constructeur de matériels d’embouteillage pour des produits chimiques. “L’absence de cette dernière fonction entraîne des difficultés si l’on veut, par exemple, assembler un anneau de caoutchouc pour assurer l’étanchéité sur une forge, ajoute-t-il. Cela dit, lors de grands assemblages, Inventor apporte plus de fluidité à l’assemblage si l’on veut le manipuler à l’écran. Cela est dû au fait qu’Autodesk a introduit la technique de la base de données segmentée dans son logiciel. Avec Solid Edge et Solidworks, cette opération est plus lente. Il faut les utiliser avec des machines très performantes pour obtenir un résultat similaire.”Pour d’autres entreprises, comme Jeantil, spécialisée dans la mécanique et la chaudronnerie, Solid Edge est mieux adaptée. “Et cela grâce à sa technologie. Il n’y a pas que les performances des moteurs de logiciels de CAO qui apportent un gain dans les gros assemblages, assure Hugues Martial, ingénieur de bureau d’études chez Jeantil. La technique mise en ?”uvre par Solid Edge permet de sélectionner tout élément de chaque pièce de l’assemblage, même lorsqu’une d’entre elles est cachée par des dizaines d’autres.” Et de préciser : “Certains logiciels, comme Catia V5, ne disposent pas de cette fonction. Avec de tels outils, l’utilisateur ne peut sélectionner facilement que des éléments de pièces visibles. Quant à la sélection d’éléments cachés par d’autres pièces, elle ne peut être réalisée qu’en utilisant toutes les ressources possibles : il faut effectuer des rotations, masquer des pièces gênantes ou faire d’autres opérations.”

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Ismaïla Sarr