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Kiabi ausculte ses réseaux de télécoms pour préparer leur renouvellement

Le distributeur s’est rendu compte qu’il connaissait mal les performances de son réseau de données. Avant de revoir ses infrastructures en France, il évolue leur existant grâce à des outils de mesure spécifiques.

Fin 2000, le distributeur de vêtements Kiabi décide de refondre son réseau de transport de données international vers la Belgique, l’Espagne et l’Italie. A l’issue d’un appel d’offres, la société confie, en juillet 2001, ses liaisons en relais de trames à Worldcom, qui succède à Global One. A cette occasion, Kiabi redimensionne certains “tuyaux” et augmente, par exemple, le débit des liaisons vers les sites centraux de l’Espagne et de l’Italie de 128 à 512 Kbit/s. La décision est prise de façon quelque peu empirique. Kiabi s’est, en effet, rendu compte qu’il ne possédait pas d’outils de mesure de réseau assez précis, se contentant des informations délivrées par l’opérateur et la plate-forme HP Openview. “Nous nous sentions un peu aveugles, confie Eric Couvelaere, architecte réseaux. Nous étions frustrés de n’avoir que des informations macroscopiques, des moyennes.” Autre souci : les données n’étaient délivrées qu’a posteriori. Pour l’avenir, la leçon a été bien retenue.A l’automne, Kiabi refondra son réseau français confié à France Télécom (voir encadré). A l’aube de démarrer sa réflexion, la société a donc collaboré avec le spécialiste de l’analyse de réseaux IP, le Français Ipanema, pour se livrer à des mesures. Des sondes installées sur des liens représentatifs du réseau ont permis de constater que trois liens à 2 Mbit/s connectant les entrepôts étaient surdimensionnés. Des simulations ont montré que passer à 512 Kbit/s ne dégraderait pas la qualité de service.

Mesurer l’impact d’une application

Le distributeur a aussi noté que le lien à 4 Mbit/s qui relie le site central de Lille était plutôt sous-dimensionné. La plate-forme d’Ipanema fournit à Kiabi une analyse en temps réel du niveau de service, de la bande passante utilisée, du délai de transit des paquets, de variation du délai et du taux de perte. De plus, Kiabi a pu connaître et contrôler les performances application par application. “Il nous a été facile d’observer la décomposition protocolaire de nos flux pour mesurer la part de la messagerie, des applications métier, des transferts FTP, etc., explique Eric Couvelaere. Les rapports sur les matrices de flux de site à site ont aussi livré des indications précieuses.” Autre avantage : la plate-forme peut s’installer avant le routeur WAN, du côté LAN. “On s’oriente de plus en plus vers des réseaux longue distance gérés par des opérateurs, avec des interfaces WAN que l’on ne maîtrise pas. Avoir une plate-forme de mesure du côté réseau local est donc utile.”Kiabi n’a pas encore décidé d’acquérir la technologie d’Ipanema, même s’il la juge satisfaisante. Mais il reconnaît qu’avoir en permanence cet outil de métrologie lui permettrait de vérifier le respect de la qualité de service contractée auprès de l’opérateur télécoms ?” en particulier le débit moyen garanti et le débit maximal autorisé pour les pics de trafic. Kiabi pourrait aussi renégocier certains points de son contrat en fonction de l’évolution de sa consommation.“Une application n’a pas le même rythme de vie qu’un réseau “, précise Eric Couvelaere. L’autre intérêt résiderait justement dans la possibilité de simuler l’impact de la mise en place d’une nouvelle application. “Quand on en libère une sur le réseau, c’est toujours un peu au petit bonheur la chance, explique l’architecte réseaux. Avec ces outils, nous pourrions tester l’installation sur un site, mesurer la bande passante requise, l’interférence avec une autre application, etc. Les entreprises négligent un peu trop l’impact d’une application. Cela tient à la volonté de faire des économies, mais pas seulement. Les équipes réseaux sont aussi impliquées trop tardivement.” D’ici à 2003, Kiabi prévoit, par exemple, de changer les applications de gestion de ses entrepôts.

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Guillaume Deleurence