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Keljob s’attire les foudres des sites d’emploi français

Les procédures judiciaires engagées à l’encontre du métamoteur de recherche d’offres d’emploi sur Internet se multiplient. D’après nos informations, trois actions en justice sont actuellement en cours contre Keljob, pour le contraindre à abandonner sa pratique du ” lien profond “.

Est-ce le début d’une véritable fronde contre le site de recherche d’emploi Keljob ? Alors que le métamoteur de recherche d’offres d’emploi est actuellement en conflit avec Cadres Online (COL), Keljob a déjà été rappelé à l’ordre le 8 janvier dernier par le tribunal de grande instance de Paris à la suite d’une plainte de Cadremploi.fr, un autre site d’emploi. Dans son ordonnance de référé, le tribunal de grande instance de Paris interdisait tout simplement à Keljob.com de reproduire la marque ou un quelconque élément de la base de données du site Cadremploi.fr.Dans sa décision, le juge Gomez, déjà connu pour l’affaire Yahoo!, qualifie les pratiques de Keljob “d’activité commerciale parasitaire”.” Depuis cette date, les offres d’emploi de Cadremploi.fr ne sont plus référencées sur Keljob “, constate le directeur de Cadremploi, Thibaut Gémignani. ” Cela étant, si l’ordonnance de référé est une étape, nous ne nous autorisons aucun commentaire avant que l’affaire ne soit jugée sur le fond “, poursuit-il.Selon nos informations, une troisième action en justice serait déjà en cours.Le problème du ” lien profond “Lancé le 3 juillet 2000, Keljob est basé sur le concept d’un métamoteur de recherche “donnant accès à l’essentiel des offres d’emploi accessibles sur Internet”. Un concept permettant à Keljob de proposer sur sa page d’accueil l’accès à 250 000 offres d’emploi. Cependant, lorsque l’internaute tape une requête, il est automatiquement redirigé vers les offres d’emploi d’autres sites spécialisés, comme COL ou Cadremploi.fr.Cette pratique dite du ” lien profond “, qui consiste, au moyen d’un lien hypertexte, à contourner la page d’accueil d’un site sans solliciter l’autorisation de ses dirigeants, pose déjà problème, en regard des us et coutumes d’Internet. C’est en tout cas ce que constatait récemment l’ordonnance en référé du tribunal de commerce de Paris.Pour asseoir sa rentabilité économique, Keljob a d’abord tenté de faire payer aux principaux sites d’emploi en ligne le référencement son dans son métamoteur de recherche. A une exception près, cette démarche est restée lettre morte.A défaut, la start-up a entrepris de faire payer son référencement auprès des entreprises utilisatrices. Le problème soulevé par la politique de Keljob est celui, désormais classique sur le Web, du détournement de contenu, voire d’audience. Une affaire similaire avait opposé au printemps Net2One, spécialiste de la revue de presse automatisée sur Internet, au Geste et aux principaux sites d’information en ligne.
” Nous avons bien d’autres services à proposer aux internautes, s’insurge un dirigeant de sites d’emploi en ligne, et en utilisant Keljob, les internautes n’en n’ont absolument aucun aperçu. “Preuve que le climat est aujourd’hui particulièrement conflictuel, un autre responsable de site parle de “méthodes de barbouzes”, tout en prenant soin d’assurer qu’“aucun des principaux sites d’emplois en ligne napportera un franc à ce type de modèle économique “.

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Philippe Crouzillacq