Passer au contenu

Kazaa grandit sur fond de menaces judiciaires

Sharman Networks, le groupe d’investisseurs privés éditeur de Kazaa, livre une nouvelle version de son logiciel d’échange de fichiers multimédias. L’interactivité et la sécurité du programme en sont améliorées.

Pendant les procès, les affaires continuent ! Alors qu’une confrontation avec les avocats de la RIAA est prévue pour le 2 décembre prochain devant un tribunal californien, Sharman Networks lance une nouvelle version de Kazaa, son logiciel d’échange de fichiers peer-to-peer. Kazaa permet aux internautes de partager les fichiers multimédias (musique, films, images, etc.) stockés sur leurs disques durs en se les expédiant par le biais d’Internet.La semaine dernière, le logiciel Kazaa a été téléchargé plus de 3 millions de fois, selon Sharman Networks. Sur l’ensemble de l’année écoulée, ce chiffre dépasse les 120 millions de téléchargements.La version 2 de Kazaa introduit de nouvelles fonctions permettant de personnaliser l’aspect du logiciel et de lancer des recherches sur le Web et ce, sans avoir besoin de démarrer son navigateur Internet.

Des téléchargements plus sûrs

Après les déboires rencontrés par des utilisateurs qui avaient téléchargé des virus informatiques camouflés en fichiers de musique, Sharman Networks a intégré une protection antivirus dans Kazaa. Les dossiers partagés par les internautes sont ainsi vérifiés lors du démarrage de Kazaa afin d’y détecter d’éventuels virus. De même, après chaque téléchargement, les fichiers sont vérifiés. Cette protection virale a été mise en place en collaboration avec la société BullGard, nouveau partenaire de Kazaa.Les internautes rencontrent un autre souci : les fichiers inutilisables, en raison de leur mauvaise qualité. Pour éviter qu’ils ne polluent l’interface de Kazaa, les internautes peuvent attribuer une note qualitative aux fichiers qu’ils possèdent. Ainsi, un fichier mal noté n’apparaîtra pas dans l’interface de Kazaa et évitera aux internautes de télécharger des données inutilisables.Les éditeurs de Kazaa feront bénéficier leurs internautes les plus fidèles d’un accès prioritaire aux téléchargements. Ce même accès prioritaire sera également octroyé à ceux qui partagent souvent leurs fichiers et qui participent activement au système de notation.Enfin, ses utilisateurs peuvent créer des listes de chansons ou compilations à partager. Au lieu de télécharger les fichiers un à un, il est ainsi possible de télécharger d’un seul bloc plusieurs fichiers, comme un album entier de musique, par exemple.

Du business en attendant le procès

Dans cette dernière version, les partenaires de Sharman Networks bénéficient d’une plus grande publicité. La société Cornerband, qui distribue des musiciens n’ayant pas signé avec les grands labels de la RIAA, a conclu un partenariat avec Kazaa pour promouvoir ses artistes. Bandeaux publicitaires dans le logiciel et sur le site Web de Kazaa conduiront les utilisateurs sur les pages Web de ces artistes ” émergents “.Les artistes de Cornerband peuvent également acheter des mots-clefs, à l’instar du modèle publicitaire mis en place par Espotting et Overture en France. Chaque fois qu’un utilisateur de Kazaa utilisera l’un de ces mots-clefs, leurs musiques apparaîtront en tête des résultats de recherche fournis par le logiciel. Ces fichiers, protégés par les technologies DRM (Digital Rights Management), de Microsoft, sont signalés par des icônes jaunes et sont payants.Enfin, la société Tiscali aura une exposition publicitaire privilégiée dans Kazaa afin de promouvoir ses abonnements à l’ADSL en Europe.Cette nouvelle mouture risque d’irriter un peu plus la RIAA, qui a étendu à Sharman Networks les poursuites judiciaires déjà engagées contre StreamCast Networks et Grokster, sociétés tournées vers le peer-to-peer. La RIAA accuse les trois entreprises de violation des droits d’auteur sur Internet et veut obtenir de la justice américaine leur fermeture, comme elle la obtenu pour Napster.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Antonin Billet