Passer au contenu

Issy365, un vrai club de foot qui mise sur l’effet d’entraînement des internautes

Les supporters de cette petite équipe de CFA2 pourront récompenser certains joueurs ou en envoyer d’autres sur le banc de touche.

La France compte près de 65 millions d’habitants et presque autant de sélectionneurs. Partant de cette supputation, le fondateur et PDG du groupe d’information sportive Sporever (Football365…), Patrick Chêne, a décidé de
passer de la théorie à la pratique. Avec une idée simple : permettre aux internautes de coacher et d’influer sur la composition ou sur la politique de recrutement d’une véritable équipe de football.L’heureuse élue se nomme l’Ararat d’Issy-les-Moulineaux, rebaptisée pour l’occasion
Issy365, basée aux portes de Paris, à quelques encablures du Parc des Princes et d’un certain PSG. L’équipe évolue actuellement en cinquième division (CFA2) aux côtés
du Bruxerolles, du Poiré-sur-Vie ou de Saint-Pryvé.Moyennant 10 euros par an, les internautes vont pouvoir être associés à la vie de l’équipe à partir du 16 septembre prochain. Ils pourront suivre les rencontres, regarder des vidéos et des comptes-rendus des matchs. Et pas
simplement pour la beauté du sport. Car chaque semaine, les ‘ entraîneurs ‘ internautes pourront voter dans la Top365 ou dans le Stop365. Soit pour doubler la prime d’un joueur très performant, soit pour en envoyer un autre
sur le banc.

‘ Pas un club de console de jeu ‘

Concrètement, le joueur jugé le ‘ moins bon ‘, ne sera pas dans l’équipe de départ du prochain match (les gardiens ne sont pas concernés). L’entraîneur, ?” le vrai ?”, ne sera néanmoins pas
obligé d’appliquer automatiquement les décisions des internautes puisqu’il aura droit à plusieurs jokers (entre 5 et 7), utilisables tout au long de la saison. Pour prendre en compte notamment les blessures et les suspensions de tel ou tel.Mais attention, ‘ ce ne sont pas les internautes qui décideront de la tactique de l’équipe, prévient le président du club, Franck Toutoundjian. On n’est pas un club de foot qui joue sur
PlayStation. ‘
‘ Les internautes seront, en revanche, consultés sur des sujets importants de la vie du club : prime à l’offensive, proposition de recrutement d’un joueur, stage à la trêve… ‘,
poursuit Franck Toutoundjian. Il est aussi prévu d’organiser des concours de pronostics avec des lots comme des places à gagner pour un match de Ligue 1 de son choix.Les sommes générées par les abonnements (environ un millier à ce jour) souscrits par les internautes, viendront en sus des 600 000 euros de budget annuel du club. Et l’intégralité de ces fonds sera consacrée aux joueurs. Le
partenariat conclu avec Sporever devrait s’étendre sur plusieurs années.‘ C’est pour nous l’occasion de gagner en notoriété, et pourquoi pas de parvenir à attirer des sponsors de niveau national ‘, explique le président de l’Ararat. A moyen terme, le club a des
ambitions réalistes. L’équipe, aujourd’hui en CFA2, espère monter en CFA à la fin de la saison. Et, dans les quatre ou cinq ans à venir, parvenir en National (l’antichambre de la Ligue 2).

Un concept qui n’est pas nouveau

Le concept retenu par Sporever et Issy365 n’est à vrai dire n’est pas nouveau, il existe déjà en Grande-Bretagne
(des internautes ont racheté l’Ebbsfleet United Football Club), et a déjà été expérimenté dans la région de Caen par le
Web Football Club, une équipe amateur de 2e division de district, dont le site n’est plus actif
aujourd’hui.Cet été, on a d’ailleurs pu relever une tendance à confier les destinées des clubs de foot aux internautes.
Sur le site Wehaveadream.com, les internautes sont invités à embrasser le pari fou de créer à Paris le premier club de
socios, sur le modèle barcelonais, et d’accompagner l’obscur club de l’UJA Paris (Alfortville) jusqu’à la Ligue 1.Mais on a beau se sentir une âme de sélectionneur, le coaching c’est un métier… Pour le moment, l’initiative de Sporever laisse certains internautes perplexes. Sur le forum de Football365.fr, un internaute, VinceMobile,
s’interroge : ‘ Dur pour les internautes de choisir la tactique. On risque de ne jamais réussir à s’entendre et de se retrouver avec quelque chose de bancal. Je préfère laisser faire
l’entraîneur. ‘

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Philippe Crouzillacq