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Internet, fashion victime

Comme une adolescente qui se laisse appâter par le dernier t-shirt ultra-moulant, les baskets compensées ou le pantalon pat’d’éph à paillettes, la nouvelle économie succombe à…

Comme une adolescente qui se laisse appâter par le dernier t-shirt ultra-moulant, les baskets compensées ou le pantalon pat’d’éph à paillettes, la nouvelle économie succombe à toutes les modes qui passent à sa portée, à une cadence à faire pâlir d’envie un fabricant de prêt-à-porter. Tout ce qui est nouveau est beau, tout ce qui est vieux est hors jeu. Peu importe ce qui se trouve réellement derrière. La liste est longue de ces tendances qui devaient révolutionner le monde et changer la vie en deux temps trois mouvements. Du B to C au C to C en passant par les portails, les places de marché et les sites de contenu, ils sont nombreux aujourd’hui à avoir du vague à l’âme, supplantés par des concepts plus en vogue.Qu’un fabricant de ciment lance un portail d’information parfaitement ciblé sur sa clientèle et ses revendeurs, mais sans une once de commerce électronique, et il déçoit par ce qui est ressenti comme un manque d’ambition. . . Peu importe pour les observateurs que l’e-commerce n’ait pratiquement aucune chance de prendre dans l’immédiat sur ce secteur : le fabricant n’est pas dans la tendance…Tel le petit chaperon rouge devant le loup déguisé en mère-grand, le monde d’internet adopte ces modes successives avec une naïveté déconcertante. En oubliant une question simple mais fondamentale : est-ce réaliste ? Car faire d’internet un lieu de rêve où une idée peut prendre corps par le seul effet de la volonté, c’est oublier un peu trop vite que, derrière les machines et les tuyaux, se trouvent des humains. . . Et qu’on ne leur fera pas forcément y faire ce qu’ils ne faisaient pas dans la vie réelle sous le seul prétexte qu’ils en ont désormais la possibilité.Internet est un formidable laboratoire d’idées, certes. Mais il ne suffit pas d’expérimenter. Il faut aussi apprendre et, surtout, capitaliser l’expérience. Bien sûr, le vent de folie qui soufflait sur la Toile il y a deux ans a perdu de sa force. Mais qu’un concept nouveau et séduisant émerge, et l’emballement repart d’aussi belle, pour s’essouffler aussi vite. Il serait peut-être temps que l’adolescente apprenne à devenir adulte et quelle laisse les paillettes à la mode.

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