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Intel sauve son année 2020 grâce à la pandémie, et dévoile un peu son futur

Le géant de Santa Clara a publié ses résultats financiers du quatrième trimestre 2020. Les parties PC et automobile enregistrent les plus fortes progressions. En revanche, les autres activités du groupe ont pris un peu de plomb dans l’aile.

Le quatrième trimestre 2020 d’Intel a été dépassé les attentes… Cette nuit, le fondeur annonçait, en effet, ses résultats pour le dernier trimestre fiscal 2020. Une annonce qu’il a été faite de manière légèrement anticipée, à cause d’un petit « hack », qui a vu une personne non autorisée accéder à certaines données financières sur l’espace presse d’Intel. Voilà pourquoi Intel a publié ses résultats, peu avant la fermeture de la bourse américaine, et non après comme le veut l’usage.

Mieux qu’attendu, mais fragile…

Globalement, Intel donne des signes de bonne santé. Il a généré un chiffre d’affaires (CA) global de 77,9 milliards de dollars sur toute l’année 2020 (+8% par rapport à 2019), dont 20 milliards de dollars sur les trois derniers mois de l’année. Pour le dernier trimestre, ce sont 5,9 milliards de bénéfices nets qui ont été enregistrés par Intel. Tout est au vert, donc ? Non.
Au quatrième trimestre 2019, Intel avait généré 200 millions de dollars de plus de CA. C’est donc un recul du chiffre d’affaires de 1% par rapport à 2019, sur la même période de temps, et surtout une baisse de 15% des bénéfices nets.
Tout ne va donc pas si bien, même si ces résultats vont au-delà de ce qu’attendaient les propres dirigeants d’Intel et le marché. Intel dépasse de 2,6 milliards le CA envisagé avant les annonces…

Intel, sauvé par le marché du PC et la pandémie ?

Ces résultats auraient pu être bien moins bons encore si les activités d’Intel liées au PC n’avaient pas profité de la crise sanitaire. Rien que sur le dernier trimestre 2020, ce segment d’activité lui a assuré un chiffre d’affaires de 10,9 milliards de dollars, soit un bond de 9% par rapport au dernier trimestre de 2019. Le progrès pour cette business unit s’établit à 8%, pour 40,1 milliards de dollars, sur toute l’année. Une somme qui pèse donc pour plus de la moitié dans le chiffre d’affaires global du groupe.

Selon le document publié par Intel, les activités liées à la vente de puces pour ordinateur ont grandement participé à ce résultat, avec une hausse du volume des ventes de 33% par rapport au dernier trimestre de l’année 2019. Ce volume supplémentaire a principalement été porté par les puces pour PC portables.
Ainsi, la sortie des très performantes puces Intel Tiger Lake a participé à ces bons résultats. Les annonces autour des Rocket Lake, pour PC de bureau, attendus avant le printemps 2021, devraient maintenir cette tendance et y ont peut-être déjà contribué à la marge.

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Tous les feux sont au vert pour Mobileye

L’autre division, qui enregistre un beau score, est Mobileye. Pour rappel, cette business unit, issue du rachat de la société israélienne éponyme en 2017, est celle dont les travaux se concentrent sur les technologies pour les véhicules connectés, semi-autonomes et autonomes.
Elle enregistre, pour le dernier trimestre, un bond de 39% (à 333 millions de dollars) de son chiffre d’affaires. Elle pèse, en tout, sur l’année, 967 millions dans le chiffre d’affaires global d’Intel, soit un +10% par rapport à 2019. Un beau progrès donc, mais on voit que si l’avenir est radieux, le chemin est encore long pour que l’activité pèse autant que les activités historiques du géant de Santa Clara.

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Toutes les autres activités d’Intel accusent, elles, des baisses comprises entre 1 et 16% pour le dernier trimestre. Cela comprend même, et peut-être surtout, la partie dédiée aux puces pour serveurs et data centers, qui est, avec la division « PC », l’autre pilier fort d’Intel.
Néanmoins, si on lisse et qu’on additionne tous les résultats financiers du groupe pour 2020 et qu’on les compare à ceux de 2019, seuls les segments liés à l’Internet des objets et aux solutions programmables (FPGA, SoC FPGA) sont en recul de respectivement 21% et 7%.

Pour le premier trimestre de 2021, Intel table sur un chiffre d’affaires de 18,6 milliards de dollars et n’y inclut pas la revente de sa division SSD à SK Hynix, toujours en attente de l’approbation des autorités compétentes. Toutes ces projections sont en retrait par rapport aux résultats enregistrés au premier trimestre 2020.

Entre changements, lancements et revenants pour 2021

Intel changera de P.D.-G. le 15 février prochain, Bob Swan cédera en effet sa place à Patrick Gelsinger, vétéran d’Intel, parti pour VMware, et donc de retour. Le futur CEO, qui était d’ailleurs présent lors de la conférence de publication des résultats, a évoqué certains points de sa future stratégie.
Si la feuille de route pour 2021-2022 risque d’évoluer un peu, il semble toutefois assez clair que de nouvelles orientations stratégiques et de production externalisées de processeurs ont déjà été mises en œuvre ces dernières semaines.
Elles pourraient d’ailleurs se poursuivre sur davantage de produits, mais ce plus grand appel à des ressources extérieures ne serait pas forcément lié à des problèmes technologiques, mais plus à la taille conséquente du portfolio de produits Intel.
Les choses sur ce point ne vont pas aller en s’arrangeant. Le planning de lancement de produits grand public est déjà bien chargé, tant pour le marché du PC fixe pour travailler ou jouer que pour celui des PC portables, gaming ou non.
Rassurant, Patrick Gelsinger indiquait toutefois « être satisfait des progrès réalisés sur la santé et le rétablissement du programme 7 nm ». Il se disait par ailleurs « confiant que la majorité des produits Intel seraient fabriqués en interne en 2023 ».

Enfin, mentionnons que le futur nouveau P.D.-G d’Intel a réembauché Glenn Hinton, un ancien ingénieur qui a travaillé pendant 35 ans pour le géant de Santa Clara et qui avait pris sa retraite.
Selon ses propres dires, il va travailler sur un projet « de processeur haute performance très enthousiasmant ». C’est notamment à lui que l’on doit l’architecture Nehalem, qui a amené les premiers processeurs Core i5 et i7 sur le marché, en 2008.
A défaut de pouvoir encore compter sur Jim Keller, Intel s’est donc trouvé une autre rockstar des semi-conducteurs pour mener à bien sa reconquête.

Source : Intel

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