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Intel envisage de sous-traiter la fabrication de ses puces, une première historique

Il pourrait s’agir du Taïwanais TSMC qui œuvre notamment pour Apple. Une telle décision serait un aveu d’échec pour Intel qui a toujours fabriqué lui-même les puces qu’il concevait. Ce serait également un revers pour la politique industrielle de Donald Trump.

Ce serait un basculement sans précédent dans la stratégie d’Intel. La société de Santa Clara envisage pour la première fois de son histoire de faire fabriquer ses puces dans des usines tierces, mettant à mal sa stratégie des 30 dernières années. Intel est en effet la dernière entreprise américaine à concevoir puis fabriquer ses processeurs entièrement sur le sol américain, dans des usines situées en Oregon, Arizona ou encore dans le Nouveau-Mexique. Même si bien entendu, Intel possède également des usines dans d’autres pays, notamment en Israël, en Irlande ou même en Chine.

Mais face aux difficultés rencontrées par ses chaînes de production – elles peinent à suivre la gravure en 7 nanomètres –, Intel pense qu’il serait plus raisonnable de faire appel à des sous-traitants plus performants que lui dans ce domaine. C’est évidemment TSMC qui serait le premier concerné. La société taïwanaise est à la pointe dans le domaine, fabriquant les puces de nombreuses sociétés étrangères, notamment celles d’Apple.

Une fabrication qui se rapprocherait de la Chine

Ce changement stratégique serait un aveu d’échec pour Intel qui a raté ces dernières années le virage de la mobilité et de facto de la conception de puces ARM qui équipent les smartphones, tablettes et même bientôt les prochains Mac d’Apple. Ce serait également un désaveu de la politique industrielle de Donald Trump qui depuis le début de son mandat tente d’inciter les entreprises technologiques américaines à fabriquer leur matériel sur leur territoire d’origine.

Si TSMC récupérait la fabrication des puces d’Intel, le savoir-faire et l’ingénierie du groupe américain seraient alors transférés au plus proche de la Chine, certainement dans l’usine de Hshinchu, basée à Taïwan. Si l’État taïwanais revendique son indépendance par rapport à la Chine, cette dernière continue à considérer l’île comme une province à part entière.

Une activité stratégique pour les Etats-Unis

Cette situation aurait de quoi entretenir les doutes quant à l’espionnage réalisé par la Chine sur le matériel et les communications américaines. Les puces Intel sont présentes non seulement dans les ordinateurs des particuliers, mais animent surtout des centres de données utilisés dans les industries nucléaires, spatiales et aéronautiques des États-Unis et de ses alliés.

C’est notamment cet argument qui a poussé le président américain à évincer Huawei des réseaux 5G aux États-Unis et à interdire à plusieurs entreprises, notamment Google, de collaborer avec le constructeur chinois. A la suite de cette annonce, les actions d’Intel avaient chuté de 16 % sur le marché boursier.

Source : Bloomberg

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Jean-Sébastien Zanchi