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IBM s’attaque au marché de la virtualisation

Annoncée l’an passé, l’offre de virtualisation de stockage d’IBM est sur le point de voir le jour. Une démonstration de la solution a été orchestrée par la firme, dans son centre de recherche dédié au stockage en Californie. Pour Big Blue, la virtualisation ne peut s’opérer qu’au sein du SAN.

Il a fallu aller jusqu’à Almaden, en Californie, où se trouve le centre de recherche dédié au stockage d’IBM, pour voir fonctionner les produits de virtualisation du géant, attendus dans les prochains mois.Développée par la division Storage Software de la société, cette nouvelle offre repose sur trois composants majeurs : un moteur de virtualisation, un système de fichiers SAN, et une offre logicielle d’administration. IBM s’appuie ainsi sur le modèle de stockage en réseau élaboré par le SNIA (Storage Networking Industry Association).

Des ressources mieux utilisées

L’objectif du constructeur est de déporter l’intelligence des périphériques de stockage dans le réseau. Une approche déjà initiée par bon nombre d’acteurs – tels DataCore (dont la solution de virtualisation SANsymphony est aujourd’hui vendue par IBM), FalconStor ou Veritas -, mais boudée par des acteurs comme HDS. Ce dernier préfère embarquer la virtualisation dans ses baies de stockage. La première partie de l’offre d’IBM, Virtualization Engine, est un moteur de virtualisation des blocs de données, qui offre aux serveurs une vue logique des ressources physiques de stockage. “Ce type de solution permet, depuis un point unique, d’administrer, d’ajouter et de migrer des disques physiques de manière transparente pour les applications ; elle simplifie l’utilisation de certaines fonctions, comme la reprise sur incident, la migration de données, ou encore, la copie intersites “, explique Bruce Hillsberg, directeur du stockage en charge de la technologie et de la stratégie logicielle. La virtualisation procure aussi une meilleure utilisation des ressources de stockage : l’espace disque utilisé par un serveur peut, par exemple, être alloué à un autre serveur, de manière transparente, et indépendamment du système d’exploitation. Enfin, ce moteur de virtualisation autorise la mise en ?”uvre d’une politique de qualité de service au niveau LUN (Logical unit number), et garantit des temps de réponse. IBM a opté pour une virtualisation symétrique (in-band), et le logiciel fonctionnera sur un cluster Intel Linux du constructeur.Storage Tank, sorte de système de fichiers SAN universel, constitue la deuxième partie de la future offre d’IBM. Associé ou non à Virtualization Engine, il étend les possibilités de virtualisation, en opérant au niveau du fichier. Cette technologie reprend les grandes lignes de la solution SANergy, de Tivoli, afin d’autoriser le partage des fichiers entre les différents serveurs du réseau, indépendamment de leur système de fichiers, à la manière d’un NAS. Quant à l’espace disque laissé libre par un système d’exploitation, il peut être utilisé par un autre système. Pour Bruce Hillsberg, “Storage Tank offre une plus grande flexibilité dans l’arrangement des données, et permet de déplacer une application d’un système à un autre, sans être forcé de déplacer les données correspondantes.”L’approche d’IBM est sensiblement différente de celle de Veritas File System, la plus répandue aujourd’hui. Le système de fichiers VxFS, de Veritas, doit être installé sur tous les serveurs (uniquement en environnement Unix), alors que, avec la solution d’IBM, les serveurs conservent leur propre système de fichiers, et un agent (prévu pour tous les systèmes du marché : Linux, NetWare, Unix et Windows) se charge de dialoguer avec le serveur de métadonnées Storage Tank. IBM a, cette fois, retenu une approche asymétrique, donnant aux serveurs l’accès direct aux fichiers.

Une offre prometteuse

Le serveur Storage Tank se charge de définir et de distribuer les verrous sur les fichiers, d’assurer la cohérence des caches, de contrôler les droits d’accès et d’écriture, notamment les écritures partagées sur des bases de données. Outre les différents systèmes d’exploitation, tout serveur CIFS, HTTP ou NFS peut être client Storage Tank, afin de répondre aux besoins de convergence des environnements SAN et NAS.IBM fournira aussi, avec Storage Tank, une plate-forme d’administration complète, visant à définir des politiques de stockage, comme la répartition des données dans des ensembles différents en fonction de leur criticité, et à automatiser certaines tâches, telles la sauvegarde, la réplication ou la reprise sur incident.Les ingénieurs d’Almaden ont fait une démonstration du potentiel de Storage Tank. L’architecture SAN comprenait un ensemble de serveurs hétérogènes (AIX, Linux, Solaris, et Windows), un cluster Linux hébergeant la solution Storage Tank, un commutateur Fibre Channel Brocade et une baie de disques EMC. La présentation a commencé par la lecture d’un même fichier vidéo depuis les environnements Linux et Windows. Puis, le fichier a été déplacé d’un disque à un autre, sans que la lecture soit interrompue. Prometteur donc, mais IBM reste vague quant à la date de commercialisation de son offre.

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Nicolas Belot