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IBM n’en a pas fini avec les éthers de glycol

La justice mandate un expert pour évaluer les préjudices subis par un ancien employé d’IBM France, qui a porté plainte après avoir été exposé pendant plusieurs années aux éthers de glycol.

C’est la part d’ombre de l’industrie informatique. De 1988 à 1993, Thierry Garofalo a travaillé sur deux sites d’IBM France, à Corbeil-Essonne et à Montpellier. En juillet 2002, après avoir été pendant plusieurs années exposé aux
effets de solvants toxiques et d’éthers de glycol, cet homme s’est décidé à porter plainte contre X devant le tribunal d’Evry.A 48 ans, Thierry Garofalo est, selon son avocate Me Christine Ravaz, atteint de lésions neurologiques et musculaires irréversibles. En septembre 2003, une expertise médicale commandée par la juge d’instruction Isabelle Subra,
et dont Le Monde a récemment publié des extraits, affirme que ‘ M. Garofalo présente une atteinte à la fonction de reproduction qui est imputable de façon directe et certaine à une origine toxique (éthers
de glycol). ‘

‘ Les procédures d’indemnisation sont d’une telle lenteur, explique Maître Ravaz, que nous avons décidé d’engager une procédure en référé pour obtenir d’IBM le
versement d’une provision financière à mon client. ‘
L’affaire a été plaidée le 4 novembre dernier devant le Tribunal de grande instance de Nanterre. La juridiction vient de décider de mandater un expert, pour évaluer les préjudices subis. Celui-ci dispose de quatre mois pour rendre
son rapport. Quelque peu déconcerté, Thierry Garofalo affirme ‘ son intention de ne pas en rester là. ‘ Pour sa part, IBM déclare ‘ ne pas vouloir intervenir dans une affaire où
les tenants et les aboutissants ne sont pas encore clairement scellés. ‘
Aux Etats-Unis, le constructeur informatique doit aujourd’hui faire face à plusieurs centaines de plaintes d’anciens employés qui l’accusent de ne pas les avoir suffisamment informés des risques que leur faisait encourir leur
environnement professionnel. Un procès vient de s’ouvrir au début du mois de novembre à Santa Clara en Californie.A 73 ans, Alida Hernandez a survécu à un cancer du sein. Cette ancienne employée d’IBM a ainsi témoigné que certaines des substances chimiques avec lesquelles elle travaillait avaient des effets tels qu’ils pouvaient provoquer des
taches sur la peau. Ces produits passaient au travers des vêtements portés par les employés, rapporte l’agence Reuters.Dans un exposé délivré le 16 novembre 2000 à Chartres dans le cadre d’une conférence organisée par la CGT et la Mutuelle des Travailleurs, l’avocat américain Richard Alexander, qui représente aujourd’hui Alida Hernandez et
d’autres plaignants, indiquait pour sa part que ses clients avaient tous en commun ‘ d’être atteints d’un cancer, d’en être mort, ou davoir donner naissance à des enfants victimes de
malformations. ‘

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Philippe Crouzillacq