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Hollywood veut faire son cinéma en numérique

Fin mars, les principaux studios de cinéma ont publié les standards du futur cinéma numérique. Le déploiement des infrastructures de diffusion et l’équipement des salles vont pouvoir commencer.

Le 31 mars dernier, l’association
DCI
(Digital Cinema Initiative), qui regroupe les sept principaux studios américains (Disney, Fox, MGM, Paramount, Sony, Universal et Warner), a présenté la version 5.1 des
spécifications définissant les principales briques techniques du cinéma numérique : résolution des images, formats audio, mode de compression des données, système de protection des droits de diffusion, tout y est !Quelques distributeurs avaient certes déjà commencé à équiper leurs salles (quelques centaines de salles pour l’instant), mais c’est désormais un déploiement à grande échelle, impulsé par les studios et les principaux
distributeurs, qui pourrait commencer avant la fin de l’année. En effet, les différents composants matériels sont désormais disponibles, depuis les caméras jusqu’aux projecteurs, en passant par les serveurs de stockage et les systèmes
de diffusion (fibre optique, satellites ou disques optiques). Facteur fortement accélérateur, d’après la rumeur, certains studios seraient prêts à financer activement l’équipement des salles et le développement des infrastructures de
distribution.

8 millions de pixels pour le grand écran

Les spécifications de l’association DCI définissent deux résolutions d’image pour le cinéma numérique, résolutions dites 2K et 4K (2 048 x 1 080 et 4 096 x 2 160). Le format 2K, déjà
utilisé par certains exploitants de salles, devrait être choisi pour des écrans de petites dimensions, tandis que le standard 4K pourrait devenir la norme pour les écrans de grande taille.Les principaux studios d’Hollywood et la plupart des exploitants de salles considèrent en effet que le cinéma numérique doit dépasser en qualité les films diffusés en 35 mm. Plus important, pour les professionnels du cinéma,
de plus en plus l’enjeu sera de se démarquer de la ‘ haute définition ‘ des équipements domestiques (720, voire 1 080 lignes). ‘ L’expérience d’une séance de cinéma en
salle doit dépasser tout ce que vous pouvez avoir à la maison
‘, estime ainsi John Fithian, président de l’association américaine des exploitants de salles (la Nato : National Association of Theatre
Owners).Pour la même raison, l’association DCI a choisi le format de compression Jpeg?”2000 (avec un débit de 250 Mbit/s), qui présente notamment l’avantage d’effectuer une compression intra-image et non
interimage, contrairement au format Mpeg?”4 par exemple. En ce qui concerne le son, la spécification permet d’utiliser jusqu’à 16 canaux indépendants, codés sur 24 bits, à 96 kHz. Il sera ainsi possible à
l’avenir de mettre en ?”uvre des formats audio comme le 8.1 ou d’autres modes de spatialisation du son utilisant plusieurs canaux séparés, comme la synthèse de front d’onde.Les spécifications imposent un cryptage des données de bout en bout de la chaîne de diffusion en utilisant un protocole AES avec des clés de cryptage de 128 bits, tout en ouvrant la possibilité à une modification des algorithmes
d’encryptage à l’avenir. Enfin, le transfert des données depuis les studios jusqu’aux salles pourra utiliser différents médias tels que la transmission par fibre optique, par radiofréquence (satellites ou réseaux sans fil), ou
encore par le transport de disques optiques.

4 milliards de dollars pour équiper les Etats?”Unis

D’après les estimations de l’industrie du cinéma, l’équipement des 35 000 écrans de cinéma des Etats?”Unis devrait coûter environ 4 milliards de dollars. Ce poids financier, bien trop lourd pour
les propriétaires de salles (l’équipement d’une salle coûte entre 100 000 et 150 000 euros), a jusqu’à maintenant été le principal frein au décollage du cinéma numérique (en dehors de l’absence de
standards). Cependant, les studios et les grands distributeurs seraient désormais prêts à participer activement au financement de ces équipements. En effet, chaque année, la production et la duplication des pellicules coûtent aux studios entre
600 millions et 700 millions de dollars.

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Nicolas Kuhn