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Hervé Lemaire (EMI) : ‘ Les artistes ne peuvent qu’approuver nos initiatives anti-piratage ‘

Le directeur des nouveaux medias EMI music France confirme la mise en place systématique des systèmes de protection sur les CD du label. Une action qui, conjointement à l’ouverture du catalogue aux distributeurs en ligne,
doit permettre de lutter contre le piratage.

01net. : La production Virgin-EMI est-elle systématiquement protégée ? Hervé Lemaire : La plupart des nouvelles sorties ou rééditions en sont équipées.Les artistes sont-ils consultés à ce sujet ? Les artistes sont informés de notre politique antipiratage et également des problèmes liés au clonage, ils ne peuvent qu’approuver nos initiatives.Le système anticopie que vous utilisez actuellement comporte de nombreux problèmes d’incompatibilité. Pourquoi avoir choisi de l’implémenter malgré tout ? N’était-ce pas prématuré ? Notre système est un système anticlonage non un système anticopie. Nous travaillons directement et tous les jours avec les développeurs du copy control, notre difficulté est de rendre compatible un système de protection des droits
d’auteurs avec des guidelines créés par Philips (le red book) en 1980, il y a près de 25 ans.Avez-vous eu beaucoup de retours des consommateurs mécontents ? Quelle est votre politique en la matière (échange des CD à la demande…) ? Nous avons mis en place un service consommateur avec un numéro indigo, en ce qui concerne les retours des consommateurs mécontents , cela représente moins de 0,05 % de nos ventes mais nous tenons toutefois à satisfaire
nos clients et nous trouvons une solution adaptée à chacun.
Avez-vous envisagé comme Sony, par exemple, de faire machine arrière ? Non , le système copy control a été mûrement réfléchi, cela fait partie d’une panoplie d’action décidée par le groupe EMI pour entrer dans le monde digital. D’une part nous avons ouvert l’ensemble de notre
catalogue pour offrir une alternative légale au téléchargement illégal, ce qui représente pas loin de 140 000 titres et d’autre part des actions antipiratage dont fait partie le copy control.Quels problèmes seront réglés par la nouvelle version ? Que permettra-elle concernant les copies (téléchargement sur disque dur possible…) ? Il n’y a pas de problèmes à régler dans la future version, il y a des améliorations, nous allons augmenter la compatibilité de notre système et il y a des facilités d’utilisation qui permettront des copies privées sur des supports
numériques (baladeurs et disques durs par exemple) afin de satisfaire à une requête de nos consommateurs.Pour développer ces systèmes de protection, vous reposez-vous entièrement sur Macrovision ou êtes vous impliqués dans le processus de développement ? Nous travaillons avec Macrovision afin de leur faire remonter le maximum d’informations et également nous travaillons avec eux pour leur soumettre des besoin des consommateurs sur les futures versions du copy
control
.UFC-Que Choisir vous attaque pour ‘ défaut de conformité lié à un vice caché ‘. Quelle est votre position par rapport à cette attaque ? Il n’y a aucun vice caché puisque nos CD équipés du copy control étaient clairement identifiables avec des logos sur le recto et verso ainsi qu’une note explicative. [ndlr :
En juin, EMI a perdu contre l’association de consommateurs CLCV pour manque d’information sur les problèmes de lecture engendrés par le système anticopie. La justice a demandé à EMI
d’indiquer clairement que ses CD verrouillés contre la copie sont illisibles sur certains matériels audio.]L’information délivrée sur les CD va-t-elle être améliorée ? Nous prenons en compte toutes les suggestions des consommateurs et également celles des associations afin d’essayer de satisfaire à leurs requêtes en matière de signalisation de nos CD.Existe-t-il une coordination entre les différentes maisons de disque ? Pas encore, cela viendra un jour j’espère, la protection des oeuvres doit être une priorité pour tous et chez EMI c’est en haut de la liste.Etes-vous favorable au maintien de la copie privée ? Comment la faire cohabiter avec les systèmes anticopie ? Oui nous sommes favorables à la copie privée si cette dernière est analogique, la copie privée a été crée en 1984 sur des bases analogiques à l’époque (les cassettes audio) notre système n’est pas un système anticopie mais
anticlonage, il est tout a fait possible et très simple de faire des copies analogiques à l’infini sur des supports numériques ou autres.

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Propos recueillis par Isabelle Dumonteil