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Hadopi : le site de la Ligue Odebi attaqué

L’association de défense des droits des internautes est victime d’une attaque par déni de service. Elle s’étonne de la coïncidence avec le vote du deuxième volet de la loi contre le téléchargement illégal, demain, 15 septembre.

Qui en veut à la Ligue Odebi ? Le site de l’association de défense des droits des internautes est victime depuis vendredi 11 septembre d’une attaque par déni de service, qui le rend indisponible encore à l’heure où nous publions ces lignes. « Notre hébergeur est en Suisse et fermé le week-end, et nous n’avons pas pu le redémarrer, car nous n’avons pas la main à distance. », nous explique « Freedoman », membre du collectif.

Le site de la Ligue Odebi, qui devrait revenir à la vie dans quelques heures, avait déjà été victime d’une visite la veille, le jeudi, les intrus recherchant visiblement des failles. Qui ont été décelées, puisque le serveur est tombé ensuite. « Nous sommes en train de récupérer les logs de connexion pour voir d’où les attaques peuvent venir. » Et savoir si elles ont la même origine que celles ayant frappé le Parti pirate.

Une mise en cause plus ou moins directe

La Ligue Odebi met en lumière la coïncidence entre cet événement et le vote solennel de la loi Hadopi 2 à l’Assemblée demain, le 15 septembre. Un texte auquel elle est fermement opposée. « Il y a de quoi s’étonner, avance Freedoman. Il peut s’agir de plaisantins. Mais cette attaque par déni de service utilise des botnets de PC, ce qui n’est pas à la portée de n’importe qui. »

Dans un communiqué, publié sur Facebook (voir capture d’écran à gauche), la Ligue Odebi est plus tranchée, argumentant qu’il « va sans dire que de telles attaques, à la veille d’examens parlementaires, ne peuvent à l’évidence être imputées à des hackers iraniens opérant derrière des routeurs Wi-Fi à Tel Aviv (attaque du site Odebi le 6 avril 2004, deux jours avant l’examen en seconde lecture de la LEN par le Sénat), ou à de quelconques entités russes (attaque de ce week-end, précédant le vote du 15 septembre à l’Assemblée nationale). »

Et d’ajouter : « Le gouvernement français doit bien comprendre que l’introduction de la Lutte Informatique Offensive [sic] est une erreur lourde de conséquences : une telle escalade ne peut que mener à des ripostes utilisant des armes équivalentes. » Interrogé sur cette phrase très lourde de sens, Freedoman indique que la ligue n’a aucune « volonté d’accuser le gouvernement ». Il prévient malgré tout que l’association a déjà été contactée par des groupes de hackers, prêts à riposter si besoin, en s’en prenant à des sites publics.

On se souvient que des attaques informatiques avaient déjà pris pour cibles le site Jaimelesartistes.fr ainsi que celui d’Extelia, filiale de La Poste qui sera chargée d’envoyer les messages d’avertissement aux internautes dans le cadre de la loi.

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Guillaume Deleurence