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Grand test de la Freebox Delta : la promesse des débits… et du stockage réseau

Depuis toujours, Free rime avec débit, haut débit et désormais très haut débit. La Freebox Delta promet des débits théoriques de très haute tenue et un NAS embarqué de premier ordre. Qu’en est-il au quotidien ?

Partie 1 // Grand test de la Freebox Delta : la nouvelle révolution de Free tient-elle toutes ses promesses ? 

Partie 2 // La promesse du son Devialet pour tous?

Intéressons-nous maintenant à une autre engagement de Xavier Niel : celui des débits. Pour être exact, c’est même une série de promesses qui ont été faites. En l’occurrence, celles liées au réseau Free et aux fameux 10 Gbit/s, au CPL 1 Gbit/s et au Wi-Fi 5 4400 Mbit/s… Bénéficiant d’une connexion fibre, nous resterons ici sourd à la promesse de la connexion xDSL + 4G, que nous n’avons pas pu mettre à l’épreuve.  

01net.com – Lionel Morillon – A l’arrière du Freebox Server, le module fibre à gauche, le module sécurité, à droite.

10 Gbit/s ! 8 Gbit/s !? 1 Gbit/s ?

Commençons par la plus belle des promesses : la Delta et ses 10 Gbits ! Abonné fibre chez Free depuis quelques années maintenant, nous avons eu droit aux premières amours farouches avec des débits flirtant avec le maximum théorique. De quoi rendre jaloux les collègues.

01net.com – Au début, le maximum théorique était notre quotidien…

Et puis, peu à peu, le train-train s’est installé et les débits ont fondu, pour se stabiliser généralement autour de 500 à 600 Mbit/s en débit descendant et 300 à 400 Mbit/s en débit montant. De quoi être heureux, mais loin des sommets des débuts.

Avec la Freebox Delta, on voyait l’espoir de renouer avec l’ivresse des accélérations farouches. Aussi, une fois le Server connecté, a-t-on lancé les habituels outils de bench (SpeedTest, nPerf et Fast). Déception, nos débits n’ont pas changé… Et pour cause, notre connexion fibre répond à la norme d’architecture FTTH P2P, pour point à point. D’où nos débits proches du maximum théorique originellement. Or, contrairement à ce que nous avait dit certains représentants de Free, peut-être trop enthousiastes, il faut être connecté à un réseau fibre E-PON pour bénéficier d’un débit boosté. Un changement qui demanderait une intervention au niveau du nœud de raccordement optique (le NRO) et au domicile de l’utilisateur.

01net.com – La fenêtre de paramètres Etat de la Freebox indique le type de connexion fibre dont vous bénéficiez.

D’après Free, la majeure partie de ses abonnés bénéficierait de la technologie EPON. Seuls quelques secteurs, l’Est et le Nord-Est de la capitale notamment, seraient encore en cours de basculement d’une architecture à l’autre… On espère faire une arrière-garde malheureuse.
Car il est difficile, sans chiffre vérifiable, de donner ne serait-ce qu’une estimation du nombre de foyers concernés, d’autant que les clients agacés sur les forums semblent assez nombreux… et ne pas forcément habiter en région parisienne. Quoi qu’il en soit, pour ceux qui n’ont pas la chance d’avoir les 10 Gbit/s, il faudra être patient…pour une période encore indéterminée.

Débits et réseaux locaux

Mais tout n’est pas perdu : les 10 Gbit/s ne sont pas pour nous, tournons-nous vers l’intérieur et le Wi-Fi. La Freebox Delta Server a opté pour le Wi-Fi 802.11ac, ou Wi-Fi 5, en utilisant trois bandes de fréquences pour un débit maximum théorique de 4400 Mbit/s.

Nous lui avons donc appliqué nos tests habituels pour routeurs Wi-Fi. Avant d’aller plus loin, prenons quelques secondes pour préciser que l’appartement parisien de test est un enfer pour le Wi-Fi (et le CPL, mais n’allons pas trop vite en besogne). Parsemé de murs porteurs épais, il réunit plusieurs petits appartements et s’étend en enfilade. Un bon moyen de mesurer les performances en portée et débit.

On note trois points. Le premier, la Freebox assure d’excellents débits. Si on la compare avec quelques-uns des meilleurs routeurs Wi-Fi que nous ayons testés récemment, elle tient la comparaison, sans aucun problème et fait même dans certains cas mieux.
Deuxième point, même sa couverture est honnête et colle à celle d’un des meilleurs routeurs gamers sortis l’année dernière. La Freebox réalise donc un parcours parfait en Wi-Fi ? Non : elle accuse un manque qui deviendra de plus en gênant au fil du temps. C’est notre troisième point. Si l’Orbi Voice assure des débits très légèrement en retrait en pointe, il offre, lui une couverture bien meilleure et large grâce au maillage Wi-Fi. Il nous a ainsi permis de réaliser des mesures à 10 et 15m respectivement de l’ordre de 280 Mbit/s et de 210 Mbit/s, là où le réseau de la Freebox n’est plus accessible. Une fois encore, l’appartement où nous testons ces produits est particulier, mais tous les logements ne le sont-ils pas plus ou moins ?

En définitive, sur la question du Wi-Fi, difficile de ne pas s’avouer un peu déçu. Nous aurions vraiment apprécié que Free opte pour une solution maillée, qui aurait permis au Player d’être un des satellites du réseau émis depuis le Server. Un moyen d’assurer une meilleure couverture et de bons débits, qui aurait néanmoins ajouté éventuellement une contrainte supplémentaire pour placer l’enceinte. Mais des astuces auraient pu être trouvées pour régler ce problème.

En fait, la Freebox ne résout que la moitié du problème moderne du Wi-Fi, les débits. Elle dope sa vitesse, mais il faudra encore recourir à un autre routeur Wi-Fi pour inonder toute votre maison d’un réseau sans-fil unique et performant. Dommage pour une box flambant neuve, et si séduisante sur bien des points.

CPL, une solution en très grand progrès, mais…

Passons maintenant au CPL, technologie pleine de promesses et de ratés potentiels. En l’occurrence, par rapport à la génération précédente de Freeplug, Free a mis les bouchées doubles puisque les débits théoriques peuvent atteindre le gigabit par seconde.

A l’usage, les débits ne sont pas les seuls à profiter d’une amélioration : la qualité du signal a aussi été dopée. Là où la génération précédente imposait d’éviter certaines multiprises et ne fonctionnait tout simplement pas avec certaines prises (dans l’appartement où nous avons testé la Delta), les deux modules CPL pré-appariés et fournis avec la Freebox Delta n’ont eu aucun problème à se connecter l’un à l’autre.

01net.com – Lionel Morillon – Le Freebox Player, sa télécommande soft touch, et le FreePlug qui l’alimente.

Dans des conditions optimales, et communes à la plupart des logements, à savoir un réseau électrique unique (et récent), nous avons pu relever sur l’interface de la Freebox des débits de l’ordre de 200 Mbit/s en réception et quasiment 180 Mbit/s en transmission. Largement de quoi assurer le transfert de données pour l’affichage de la télévision.
Dans le salon, à l’opposé de là où se trouve le Freebox Player, il nous a fallu trouver la bonne prise afin d’atteindre des débits de 50 à 60 Mbit/s. Celle qui nous aurait le plus arrangé en terme d’installation n’offrait pas une vitesse de connexion suffisante pour streamer des films en Full HD… Même l’interface du Player, les multiples vignettes des programmes et replays, prenaient alors un peu de temps à charger.

01net.com – Les débits assurés par les Freeplugs sont bons, voire excellents, dans des conditions optimales qui ne résistent hélas pas toujours au réel.

Rappelons, une fois encore, que le CPL et ses débits sont tributaires de l’installation électrique et des éventuels appareils qui y sont connectés. Ainsi, quand on confronte le CPL à des réseaux plus anciens et hétéroclites, les débits sont beaucoup plus inconstants.

Dans ce cas, deux solutions : compter sur le Wi-Fi, si le Player est à portée, ou alors tirer un câble Ethernet. Une fois encore, pour les environnements intérieurs compliqués, dans des habitations un peu anciennes, et il en existe beaucoup dans les villes et campagnes de France, un Wi-Fi maillé aurait pu être la solution la plus souple et la plus intéressante. D’autant plus qu’en renforçant le réseau local, elle aurait rendu l’offre NAS encore plus pertinente…

01net.com – Lionel Morillon – Le NAS du Freebox Server propose quatre « baies » pour autant de disques ou SSD pouvant stocker jusqu’à 20 To de données.

Un NAS performant et… Freebox OS (encore)

C’était une autre des promesses de Xavier Niel – et a priori un de ses péchés mignons : le NAS embarqué dans le Server. Les itérations précédentes de la Freebox proposaient déjà un espace de stockage local mais la Delta passe à la vitesse supérieure. Ce sont désormais quatre baies au format 2,5 pouces qui sont disponibles. L’accès aux emplacements est rapide. Si on peut craindre un peu pour la qualité du plastique des chariots, on se dit qu’ils ne devraient pas être trop sollicités au fil du temps.

Nous avons l’avons mis à l’épreuve grâce à notre batterie de tests réservés aux NAS. Avec le disque dur fourni de série (Western Digital 5400 tours/minute – 1 To, puis avec quatre SSD (Western Digital Blue 3D Nand – 256 Go) configuré en Raid 0. Il est possible d’opter pour cinq types de configuration du stockage : Raid 0, 1, 5 et 10, ou, si vous préférez l’option basique, qui s’approche un peu du JBOD.

Quelle que soit l’option que vous souhaitez retenir, une fois, les disques installés, détectés et désactivés, vous pourrez formater l’ensemble en quelques minutes et vous retrouver avec un NAS opérationnel en passant par l’interface de Freebox OS. Il sera alors possible d’y stocker des photos, des vidéos, des documents en tout genre, d’y trouver vos enregistrements télévisés ou vos téléchargements grâce au client intégré, torrent, notamment.

Pour juger des performances du NAS de la Freebox Server, nous les avons comparées à celles d’un NAS Synology dédié (et récent). Les résultats affichés dans l’infographie ci-dessus ont été obtenus avec le disque dur fourni par Free quand on active cette option.

Quelles conclusions tirer de ces résultats ? Première constatation, la Freebox n’a, au global, pas à rougir de ses performances. Elle fait ainsi un peu moins bien en lecture/écriture de DiVX, mais la différence n’est pas rédhibitoire. D’autant que le serveur de la Freebox propose quatre baies (au format 2,5 pouces seulement), là où les NAS les plus accessibles n’en proposent généralement que deux.
Deuxième constatation, qui nous a surpris de prime abord, nous n’avons pas enregistré de gain significatif de performances en passant à des SSD en RAID 0, alors qu’ils sont bien plus performants sur le papier et dans les faits. Après avoir réeffectué nos tests plusieurs fois, en allant jusqu’à changer nos câbles Ethernet, nous formulons une hypothèse : il est fort probable que le contrôleur de la Freebox soit la cause de ce plafond de verre. Moralité, investir dans de bons disques mécaniques ou hybrides pourrait être la meilleure solution, offrir le meilleur rapport performances/prix. Enfin, dernière constatation, l’intégration de ce NAS au sein de la Freebox lui donne un avantage sérieux sur ses concurrents quand il s’agit de consulter ses films depuis le Player ou de le configurer. On s’y retrouve très facilement.

Dernière épreuve qui combine Freebox Player et Server : nous l’avons soumis à une vaste bibliothèque de contenus audios et vidéos. Dans la plupart des cas, le Player a été capable de lire les fichiers, à l’exception logique des extensions propriétaires et/ou soumises à licence, on pense ainsi aux .pcx ou .psd pour les images, aux .wma et .wmv pour le son et la vidéo, etc.

Nous avons toutefois noté que certaines vidéos 4K souffraient d’une lecture pleine de hoquets, tandis que de nombreux fichiers .avi ou .divx voyaient leur piste audio légèrement désynchronisée. Il faudra donc faire un peu attention le temps de trouver vos repères et les formats qui vous conviennent. Mais la base est solide et large. Suffisamment pour que ce NAS puisse donner satisfaction à la plupart des utilisateurs.

01net.com – Inspiré des explorateurs de fichiers bien connus, l’interface de Freebox OS est claire et extrêmement riche.

Partie 4 // Freebox Delta, le coeur de votre maison connectée ? 

Partie 5 // Freebox Delta, notre verdict…

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Pierre FONTAINE