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GPRS : le coup d’envoi des opérateurs

Les trois opérateurs mobiles nationaux ont profité du salon 3GSM à Cannes pour lever le voile sur leur stratégie GPRS. Bilan : destinées aux entreprises, les offres commerciales ont valeur de tests pour s’assurer de la solidité du marché.

Échaudés, les opérateurs ? Le lancement des offres GPRS destinées aux entreprises s’est effectué lors de la grand-messe 3GSM Congress à Cannes de manière feutrée, la semaine dernière. Comme si les opérateurs allaient à reculons : “Le problème vient en partie du syndrome WAP. Les opérateurs en ont tiré les leçons et ne veulent pas vivre un nouvel échec”, souligne Hervé Ranou, expert pour la SSII Ausy. Car tout faux pas serait fatal. Le GPRS, cette technologie qui permet d’accéder à des services de données sur son téléphone mobile avec un débit compris entre 15 et 30 kbit/s par seconde, est l’étape intermédiaire pour les opérateurs entre le GSM et l’UMTS.Tout, ou presque, repose sur le succès de ces offres, qui n’ont que trop tardé. “Certes, cela a pris du temps, mais toutes les conditions sont maintenant réunies. Le triptyque réseau, terminaux, applications, fonctionne”, précise Serge Gold-stein-Desroches, directeur général ligne de marché entreprises chez Bouygues Telecom. Plutôt qu’une hypermédiatisation de la technologie GPRS, les opérateurs ont préféré une approche pragmatique et dénuée de considérations techniques. Intranet mobile, Bureau mobile, Orange Bureau, les formules n’ont pas été choisies au hasard. “Les opérateurs gardent les pieds sur terre. Ils cherchent à démontrer avec ces offres que le GPRS est une technologie opérationnelle et proposent, dans un premier temps, une offre basique afin de faciliter l’apprentissage des usages donnés”, souligne Chris Chen, directeur GSM/GPRS chez Nortel Networks, qui a fourni les équipements GPRS à Orange et Bouygues Telecom.

Une facturation au mégaoctet

Sans surprise, les opérateurs ont calqué leurs offres commerciales sur un modèle identique : la facturation au mégaoctet. Premier à avoir ouvert le bal lors du salon, Orange a choisi de décliner son offre en cinq forfaits (1 Mo, 5 Mo, 15 Mo, 30 Mo et 50 Mo). “À partir d’une heure de transmission de données par mois, le forfait 1 Mo devient rentable”, estime Luc Barnaud, responsable produits data chez Orange Pro.À ces forfaits s’ajoutent les services, qui dépendront des besoins de l’entreprise. Ainsi, le service Portail mobile d’entreprise (à partir de 8 e par mois et par utilisateur), donne accès à une messagerie électronique et à quelques outils d’organisation (agenda, annuaire, etc.). Orange Bureau (à partir de 15 e par mois et par utilisateur) offre un accès mobile aux serveurs de l’intranet, comme la messagerie du réseau d’entreprise compatible avec les serveurs Notes de Lotus et Exchange de Microsoft. Mais Orange souhaite marquer sa différence en étant plus flexible. Des offres de services orientées métier sont donc prévues – quelques-unes sont déjà disponibles, telles que Road Online (ROL, 30 e par mois et par utilisateur) destinée aux entreprises impliquées dans la logistique et le transport -, qui permettent de gérer les livraisons en cours directement sur un terminal mobile. De son côté, Bouygues a tenté de caler ses offres sur les besoins potentiels des entreprises. Si l’opérateur ne propose que deux forfaits (1 Mo, 20 Mo), il a néanmoins identifié pour ses services trois grands segments. Les TPE, qui bénéficieront d’une offre à 5 e par mois et par utilisateur, auront principalement accès à des services de messagerie, annuaire et bouquet de services Internet. Les PME (50 à 500 salariés) bénéficieront de ces mêmes services auxquels s’ajouteront des services de messagerie Lotus Notes. Enfin, les grandes entreprises (plus de 500 salariés) auront accès à l’ensemble du système d’information de l’entreprise et des applications mobiles.

Discrétion et prudence des opérateurs

Enfin SFR, plutôt discret sur le lancement de son offre prévu pour mars 2002, a choisi d’étendre et d’optimiser (notamment avec la mise en ?”uvre de technologies de compression) ses solutions de bureau mobile testées depuis juin 2001 et ne lance qu’un seul forfait à 12 e par mois par mégaoctet et par utilisateur. “Si le lancement se passe bien, nous proposerons une offre plus complète plus tard dans l’année”, précise un porte-parole.Toujours aussi prudents, les opérateurs qui proposent avec leurs forfaits un package comprenant un terminal ont pris soin de tester son interopérabilité avec l’infrastructure existante. Pour l’heure, on ne compte que peu d’élus parmi les terminaux disponibles, mais la situation devrait évoluer rapidement. Le succès de ces services conditionnera par la suite le lancement des offres grand public prévu ce semestre pour Orange et SFR, et en septembre pour Bouygues. Ces offres seront calquées sur les modèles entreprises, mais les services risquent d’être beaucoup plus variés notamment grâce à l’explosion du MMS (Multimedia Message Service).

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Kareen Frascaria