Passer au contenu

Google dévoile Bard, sa réponse précipitée à ChatGPT

Ce n’était qu’une question de temps : par le biais d’un communiqué, le géant du Web a voulu montrer qu’il allait lui aussi investir le champ de l’IA générative pour son moteur de recherche. Mais Google est un peu craintif : alors que ChatGPT est en accès libre, « Bard » est pour le moment réservé à des « testeurs de confiance ».

La réponse de Google à ChatGPT a un nom : Bard. Dans un communiqué, largement relayé par la presse, le géant du Web a dévoilé l’existence de son chatbot maison. Titré « une étape majeure dans nos avancées en IA », le billet ne craint pas l’emphase. Il faut dire qu’il y a le feu : devant la pertinence et le succès du bot d’OpenAI, Google a tiré la sonnette d’alarme, jusqu’à rappeler Larry Page et Sergey Brin, les fondateurs de l’entreprise, à la rescousse. Il fallait répondre vite à la menace.

On aurait adoré assister aux réunions qui ont mené à la note qui présente Bard, publiée -chose rare- par Sundar Pichai himself. Le CEO de Google, qui, entre assertions creuses (« L’IA est la technologie la plus prometteuse sur laquelle nous travaillons aujourd’hui ») et exemples d’utilisation un peu futiles (voir plus bas), montre surtout l’urgence qui a présidé à cette annonce.

Une IA bâtie sur LaMDA

Bard s’appuie sur LaMDA, un puissant modèle de langage que Google a présenté il y a déjà longtemps –cela remonte à la Google I/O 2021 – mais qu’il n’avait jamais osé, jusqu’à présent, ouvrir au grand public. Google annonce que ce sera le cas « dans les semaines à venir ». En attendant, le chatbot sera réservé à des « testeurs de confiance » (sic). Il sera par ailleurs animé par une « version allégée » de LaMDA, un modèle plus modeste qui « nécessite une puissance de calcul moindre, nous permet de nous déployer à un plus grand nombre d’utilisateurs et de traiter un volume plus important de retours ».

Sans jamais citer ChatGPT, Pichai distille tout de même dans son billet ce qui distingue son bot de celui d’OpenAI. « Bard a pour ambition de combiner l’étendue des connaissances du monde avec la puissance, l’intelligence et la créativité de nos grands modèles de langage. Il s’appuie sur les informations du Web pour fournir des réponses actualisées et de haute qualité » peut-on lire. Une « pique » directe à ChatGPT, qui est pour l’instant cantonné à une masse figée d’informations, alors que Bard aurait, lui, accès en temps réel à du contenu frais.

On ne sait toutefois quelle sera exactement l’étendue des capacités de Bard, ni sous quelle forme ce robot nous sera proposé : directement dans les pages de recherche ? Sous forme d’une application ? Intégré à Assistant ? Difficile à dire pour l’instant. Google donne toutefois des exemples d’utilisation de son nouveau robot, par le biais de quelques captures et GIF animés, avec une interface qui singe celle de son moteur de recherche.

Google Bard
Crédit : Google

Par exemple, vous pourrez demander à Bard : « Entre le piano et la guitare, lequel est le plus facile à apprendre, et quel est le temps nécessaire à la pratique de chacun ? » afin d’obtenir une réponse construite en langage naturel. En voici la traduction, publiée dans le communiqué :

« Certains disent que le piano est plus facile à apprendre, car les mouvements des doigts et des mains sont plus naturels, et l’apprentissage et la mémorisation des notes peuvent être plus faciles.

 D’autres disent qu’il est plus facile d’apprendre les accords à la guitare et que vous pourriez apprendre un motif en quelques heures.

 Les professeurs de musique recommandent souvent aux débutants de pratiquer au moins une heure par jour.  Pour atteindre un niveau intermédiaire, il faut généralement 3 à 6 mois de pratique régulière pour la guitare et 6 à 18 mois pour le piano. »*

D’autres exemples, qui évoquent la planification d’une baby shower, des recettes conçues à partir des ingrédients qui se trouvent dans votre frigo ou les découvertes récentes du télescope James Webb, sont aussi mis en exergue.

La boîte de Pandore ?

Avec Bard, Google ouvre toutefois la boîte de Pandore. Car, comme l’ont rappelé à juste titre certains experts comme Yann LeCun, ces intelligences artificielles génératives sont aussi capables du pire, ou tout au moins d’un certain « n’importe quoi ». Au-delà des exemples anodins cités ci-dessus, le chatbot de Google pourrait en effet imaginer des réponses problématiques, fausses ou choquantes, à d’innombrables questions politiques, philosophiques, religieuses ou de société. Autant de sujets complexes auxquels Google veut répondre de manière « audacieuse, mais responsable ». Il ne faudrait pas se planter, car la réputation de Google, mais aussi son modèle économique, pourraient être en jeu. Une chose est sûre : les mystérieux « testeurs de confiance » de Bard ont du pain sur la planche…

 

* Nous avons fait exactement la même requête à ChatGPT, voici sa réponse :

« Le niveau de difficulté pour apprendre le piano ou la guitare dépend du talent individuel et de la motivation de l’étudiant. Certaines personnes peuvent trouver le piano plus facile à apprendre, tandis que d’autres peuvent trouver la guitare plus accessible.

En termes de temps, l’apprentissage de la guitare peut généralement être plus rapide au début, car les bases peuvent être acquises en quelques semaines à quelques mois de pratique régulière. Cependant, pour atteindre un niveau de compétence avancé sur la guitare peut prendre des années de pratique déterminée.

Pour le piano, bien que l’apprentissage des bases puisse prendre un peu plus de temps que pour la guitare, il peut fournir une base musicale plus solide. Pour devenir un joueur compétent au piano, il faut généralement plusieurs années de pratique quotidienne.

En fin de compte, le temps nécessaire pour apprendre le piano ou la guitare dépend de l’objectif et du niveau de dévouement de l’étudiant. »

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.

Opera One - Navigateur web boosté à l’IA
Opera One - Navigateur web boosté à l’IA
Par : Opera

Eric LE BOURLOUT
Votre opinion
  1. Je trouve le ton ironique de l’article assez malvenu. Il suinte la joie mauvaise du journaliste qui veut se “payer” un GAFAM

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *